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Abbas salue les choix politiques du Premier ministre israélien La surprenante confession de Sharon à un journal marocain : « J’ai horreur de la guerre »

Quelques jours après la création de son nouveau parti Kadima et le ralliement de Shimon Peres, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a déclaré hier à un journal marocain de manière le moins inattendue, avoir horreur de la guerre et être « prêt à reconnaître l’État palestinien », à condition que la sécurité des Israéliens soit assurée. Ces choix politiques ont été salués par le leader palestinien Mahmoud Abbas. Dans un de ses rares entretiens à la presse arabe, Ariel Sharon a déclaré au journal marocain L’Économiste : « Quitte à vous surprendre, je peux vous dire que la guerre, j’en ai horreur, et c’est pour cela que je pense pouvoir comprendre mieux que d’autres l’importance de la paix. » « De mon expérience et avec le recul, je ne vois dans la guerre que désolation et souffrance. La guerre, c’est l’horreur absolue (...), celui qui n’y a pas été ne peut pas comprendre, il faut maintenant construire la paix », a-t-il souligné. « Dans la mesure où je veux arriver à un accord avec les Palestiniens, je suis prêt à reconnaître l’État palestinien, je n’ai aucun problème là-dessus », a-t-il ajouté. « Il y a toutefois une chose sur laquelle je ne peux pas faire de concession, il s’agit de la sécurité des citoyens de mon pays », a-t-il noté. Ariel Sharon a aussi affirmé que la paix mobilise maintenant toutes ses actions. « Je suis donc arrivé à la conclusion qu’il fallait créer un parti politique dont ce serait l’objectif majeur », a-t-il expliqué. M. Sharon a, par ailleurs, critiqué « le boycottage de fait d’Israël et des juifs en général » dans le monde arabe. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a salué hier de Rome, où il effectuait une visite officielle au cours de laquelle il a rencontré pour la première fois le pape, la décision d’Ariel Sharon de créer un nouveau parti politique. Il s’est également dit convaincu de sa capacité de faire la paix avec les Palestiniens s’il est réélu en mars. « Un changement radical s’est produit sur l’échiquier politique israélien », a commenté M. Abbas lors d’une conférence de presse avec le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi. « J’ai renouvelé l’offre de l’Italie d’accueillir à Erice (en Sicile) une conférence internationale ou d’éventuelles négociations », a affirmé ce dernier. « Nous acceptons cette proposition, mais nous devrons nous mettre d’accord avec les Israéliens sur le moment le plus opportun », lui a répondu M. Abbas. Avec la création de Kadima, la carte politique d’Israël est pratiquement redessinée, à quatre mois des élections législatives, surtout après le ralliement de l’ex-dirigeant travailliste Shimon Peres à Ariel Sharon dont le nouveau parti creuse l’écart dans tous les sondages. En faisant cause commune, les deux vétérans de la scène politique israélienne ont complètement bouleversé la donne : près de 160 ans à eux deux, ils relèguent de facto leurs jeunes rivaux dans une position de « challengers ». À 77 ans, M. Sharon a quitté le Likoud (droite), qu’il avait créé 32 ans auparavant, pour former du jour au lendemain Kadima (En avant). Ce parti d’un seul homme est délibérément centriste. M. Peres, 82 ans, dont près de 60 d’appartenance au Parti travailliste, a démissionné mercredi de cette formation pour rejoindre M. Sharon. Et pour cause : ce dernier accepte la création d’un État palestinien et se dit prêt à des concessions territoriales pour conclure « dès 2006 » un règlement de paix avec les Palestiniens. Il se flatte aussi d’avoir réalisé en septembre le retrait de la bande de Gaza et rétabli la sécurité après plus de cinq ans d’intifada. Grâce à sa révolution, surnommée le « Big bang », M. Sharon se détache désormais nettement dans la course au pouvoir. Selon un sondage publié vendredi, il était crédité de 37 mandats de députés, loin devant le Parti travailliste de Amir Peretz (26), le parti religieux orthodoxe séfarade Shass (10) et le Likoud (9). En passant sous la barre des dix élus, ce dernier enregistrerait son score le plus bas depuis les législatives de 1950 à l’issue desquelles son ancêtre, le Hérout, avait obtenu huit mandats à la Knesset. Sous la conduite de leur nouveau patron, Amir Peretz, 54 ans, les travaillistes ont eux aussi réalisé une révolution, dite la « Perestroïka », en allusion aux convulsions qui ont précédé l’effondrement de l’URSS. Fouettés par ce tribun aux impressionnantes moustaches, ils se relèvent d’une longue léthargie. Autre innovation : tous affichent pour la première fois leur volonté de se concentrer sur les questions économiques et sociales plutôt que sur les problèmes sécuritaires.
Quelques jours après la création de son nouveau parti Kadima et le ralliement de Shimon Peres, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a déclaré hier à un journal marocain de manière le moins inattendue, avoir horreur de la guerre et être « prêt à reconnaître l’État palestinien », à condition que la sécurité des Israéliens soit assurée. Ces choix politiques ont été...