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Actualités - CHRONOLOGIE

ACCROCHAGE - « Regards des photographes arabes contemporains » à l’IMA de Paris Une vue plus intime sur le monde arabe

L’Institut du monde arabe de Paris accueille une exposition de photographies d’art intitulée « Regards des photographes arabes contemporains ». Trois artistes libanais participent à cette manifestation qui se distingue des précédentes du même genre par le nombre impressionnant de participants (ils sont trente) et par l’origine des photographes : ils sont tous arabes et profondément attachés à leur identité. Les organisateurs de l’exposition soulignent sur le site de l’IMA que «notre univers médiatique est saturé d’images prises par des photographes occidentaux. Cette tradition ethnocentriste remonte au XIXe siècle, depuis que des Européens (souvent missionnés par leur gouvernement), armés d’un appareil, se sont mis à traverser les mers pour tirer le portrait de peuples tout récemment soumis à leurs regards.» L’IMA fait le choix de délaisser ce regard unilatéral, pour emprunter une vue plus intime sur le monde arabe et adopter le regard de ceux-là mêmes qui l’habitent, qui le vivent au quotidien ou, parfois, au travers de leur mémoire. Certains de ces photographes n’ont pas quitté leur pays; d’autres s’en sont éloignés puis y sont revenus; certains même en sont partis, emportant avec eux le pays natal; d’autres encore, nés à l’extérieur du monde arabe, sont restés liés indéfectiblement à leurs origines. Les visiteurs pourront ainsi découvrir les multiples facettes des différents pays arabes à travers les regards de leurs artistes. Rivages et déserts, rues grouillantes de monde, de jour et de nuit, villages perdus, capitales animées, joies et deuils, êtres et choses sont autant de sujets vus par un des leurs et non plus un étranger en quête d’exotisme, de dépaysement ou de scoop. Tirées en noir et blanc ou en couleurs, sur de grands ou de petits formats, photographies uniques ou composées en polyptyques, les images présentées dans l’exposition ne sont emblématiques d’aucune école particulière, d’aucun courant; ce sont autant de découvertes, dont chacune est singulière; elles ne cherchent pas à affirmer une identité, elles sont l’émanation de cette identité. Une autre image de l’Irak, de l’Arabie saoudite, de Bahreïn, de l’Égypte, du Liban, du Maroc, de la Tunisie, de la Palestine et des Émirats arabes unis. Le Liban est représenté par trois photographes: Nadim Asfar, Lara Baladi et Dalia Khamissy. – Nadim Asfar expose une série constituée de regards intimes sur la jeunesse de Beyrouth qui tente de vivre son époque malgré un climat marqué par les soubresauts politiques. Passionné de photographie dès l’âge de quinze ans, Nadim Asfar a obtenu son diplôme en cinéma à l’Académie libanaise des beaux-arts. Il s’est installé à Paris en 2002 pour suivre des études de photographie à l’École nationale supérieure Louis-Lumière, puis il est retourné vivre au Liban. Comme pour procéder à un archivage de son quotidien, de son environnement rendu si fugitif par l’exil et la guerre, il commence dès 1998 à réaliser des reportages photographiques, sorte de journal intime qui documente de façon permanente les cercles d’amis, les lieux, les déplacements et l’atmosphère de sa vie au Liban. Il a obtenu le prix d’honneur du Jeune artiste plasticien du Salon d’automne à Paris en 2003. – Lara Baladi est attirée, elle, par la fiction plus que par la narration documentaire. Comme les disparités de ses multiples identités culturelles, ses collages photographiques sont souvent composés à partir de souvenirs intimes, de personnages de contes de fées et de la mythologie, ainsi que d’archétypes féminins de l’imaginaire populaire. Née à Beyrouth, elle vit et travaille au Caire. Titulaire d’un diplôme de commerce international de l’Université de Richmond, elle est membre de la Fondation arabe pour l’image. Le travail de Lara Baladi évolue et s’enrichit de ses pérégrinations dans le monde arabe, en Europe, aux États-Unis et au Japon. Certains de ses travaux figurent dans des collections d’art contemporain comme celle de la Fondation Cartier à Paris ou celle du Museet For Fotokunst à Copenhague. – Depuis l’adolescence, Dalia Khamissy s’engage régulièrement dans des missions humanitaires. Elle choisit très vite de travailler sur des sujets tabous dans la société libanaise, ou rarement traités par des jeunes femmes au Moyen-Orient. Ainsi, en 1999, elle réalise des clichés sur une mère célibataire. En 2002, elle entreprend un reportage photographique sur une mission humanitaire en Irak, de Bagdad à Mossoul. En 2004, Dalia Khamissy braque son objectif sur deux camps installés par des ONG et le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies à la frontière entre l’Irak et la Jordanie. Le reportage sur ce no man’s land est particulièrement difficile car les autorités jordaniennes en bloquent l’accès et cherchent à en taire l’existence. Khamissy travaille pour l’agence Associated Press depuis juin 2005. Jusqu’au 22 janvier 2006. M.G.H.
L’Institut du monde arabe de Paris accueille une exposition de photographies d’art intitulée « Regards des photographes arabes contemporains ». Trois artistes libanais participent à cette manifestation qui se distingue des précédentes du même genre par le nombre impressionnant de participants (ils sont trente) et par l’origine des photographes : ils sont tous arabes et profondément...