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Proche-Orient - Le Fateh décide de maintenir finalement les primaires Peres quitte le Parti travailliste et « soutient » Sharon

Shimon Peres, un des dirigeants historiques du Parti travailliste israélien, a annoncé hier qu’il quittait sa formation et apportait son soutien public à Kadima, le nouveau parti du Premier ministre sortant Ariel Sharon, qui a le vent en poupe à quatre mois des législatives israéliennes. Parallèlement, le comité central du Fateh a décidé de maintenir les primaires devant désigner ses candidats aux élections législatives palestiniennes et dont l’annulation avait été annoncée la veille dans la confusion. L’annonce de M. Peres, bien qu’attendue depuis plusieurs jours, n’en constitue pas moins un fait rare dans la vie politique israélienne. En 1977, le célèbre général borgne Moshe Dayan, un Travailliste, avait rejoint le gouvernement du Likoud de Menahem Begin dans la perspective d’un accord de paix avec l’Égypte. « Mon action au sein du parti est arrivée à son terme. J’ai décidé de soutenir Ariel Sharon qui est le seul à pouvoir mener une coalition pour la paix », a déclaré à la presse M. Peres, âgé de 82 ans. Selon lui, M. Sharon « est attentif à des idées novatrices pour parvenir à la paix et à la sécurité. J’ai donc décidé de soutenir son élection et de coopérer avec lui pour parvenir à ces objectifs ». Le lauréat du prix Nobel de la paix 1994, qui a derrière lui plus d’un demi-siècle de carrière politique ainsi qu’un passé d’éternel perdant, mais toujours battant, a cependant évité de dire s’il adhérerait au parti Kadima nouvellement créé par M. Sharon. « Je me demande à quel domaine je pourrais le mieux contribuer dans les prochaines années. La réponse est : faire progresser le processus de paix, ce qui apportera également une prospérité économique et une justice sociale », a-t-il dit, en confiant que sa décision avait été « difficile ». Longtemps prophète d’un « nouveau Moyen-Orient », M. Peres a, par ailleurs, proposé la création d’un « triangle économique » constitué d’Israël, de la Jordanie et des Palestiniens « qui bénéficierait d’un statut particulier auprès de l’Union européenne ». Il a indiqué qu’il comptait « mobiliser des ressources internationales dans le secteur gouvernemental et privé » et entamer des discussions avec les États-Unis « pour assurer la sécurité de la région face au danger iranien et à celui du terrorisme ». Kadima pour un État palestinien indépendant Le parti Kadima a déjà bénéficié de l’apport de deux transfuges travaillistes, la députée Dalia Yitzhik et l’ancien ministre sans portefeuille Haïm Ramon. Selon un sondage publié hier, le parti Kadima remporterait 34 sièges de députés, contre 27 pour le Parti travailliste, 11 pour le parti religieux orthodoxe séfarade Shass et 10 seulement pour le Likoud. La nouvelle formation se dit ouvertement favorable à la création d’un État palestinien indépendant et démilitarisé. En effet, le programme du parti pour les législatives du 28 mars, rendu public mardi soir par la ministre de la Justice, prévoit la création d’un « État palestinien démilitarisé ne se livrant pas au terrorisme ». Côté palestinien, le président Mahmoud Abbas a estimé que les récents changements dans le paysage politique en Israël s’apparentaient à « un coup d’État politique et social ». « Nous devons attendre pour voir les autres changements prévus en Israël. Ce qui intéresse les Palestiniens c’est de savoir qui va représenter le peuple israélien et qui va négocier avec nous », a ajouté M. Abbas. En outre, le comité central du Fateh a décidé hier de maintenir les primaires devant désigner ses candidats aux élections législatives et dont l’annulation avait été annoncée la veille dans la confusion. « Le comité central a décidé de poursuivre les primaires dans toutes les zones où elles n’ont pas encore eu lieu, et ce le plus rapidement possible », a déclaré le ministre de l’Information, Nabil Chaath. La réunion du comité central, présidée par M. Abbas au QG de l’Autorité palestinienne à Ramallah, s’était déroulée sur fond d’appels de responsables du Fateh à la poursuite des primaires. Par ailleurs, un membre du comité central a affirmé à l’AFP que des primaires seraient organisées d’ici à samedi dans les circonscriptions de la bande de Gaza ainsi qu’à Hébron, Tulkarem, Qalqiliya et Salfit en Cisjordanie. Il a en outre affirmé que le comité central avait décidé de mettre en place une commission pour enquêter sur les fraudes et irrégularités ayant entaché les primaires qui ont déjà eu lieu dans certaines régions. Les frontières fermées ? Sur le terrain, l’armée israélienne a mené hier une incursion à Naplouse, en Cisjordanie, au cours de laquelle des échanges de tirs ont opposé soldats et activistes palestiniens. Une vingtaine de jeeps de l’armée ont pénétré dans le quartier de Ras al-Aïn où plusieurs maisons palestiniennes ont été encerclées et des bruits d’explosions entendus. L’armée israélienne s’est retirée après avoir arrêté deux Palestiniens qui n’auraient aucune appartenance politique connue. D’autre part, le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, a prévenu les Palestiniens qu’Israël fermerait les deux points de passage avec la bande de Gaza qu’il contrôle, Erez et Karni, si des activistes sont autorisés à emprunter le terminal de Rafah. Enfin, plusieurs centaines de colons évacués en septembre de la bande de Gaza ont manifesté hier soir devant la résidence de M. Sharon, à Jérusalem, pour dénoncer le fait qu’aucune solution à ce jour n’avait été apportée pour leur relogement.

Shimon Peres, un des dirigeants historiques du Parti travailliste israélien, a annoncé hier qu’il quittait sa formation et apportait son soutien public à Kadima, le nouveau parti du Premier ministre sortant Ariel Sharon, qui a le vent en poupe à quatre mois des législatives israéliennes. Parallèlement, le comité central du Fateh a décidé de maintenir les primaires devant désigner...