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Avions de la CIA Washington finit par reconnaître qu’il faudra s’expliquer

Les États-Unis ont reconnu mardi pour la première fois qu’ils devraient répondre aux interrogations « légitimes » des Européens sur les activités de la CIA en Europe, après des semaines de silence officiel. « Les États-Unis réalisent que ces sujets génèrent de l’intérêt dans l’opinion publique et au sein des Parlements en Europe et que ce sont des questions auxquelles il faudra répondre », a déclaré le porte-parole du département d’État, Sean McCormack. « Ce sont des questions qui sont certainement légitimes et qui sont posées par la presse. Et nous ferons de notre mieux pour répondre à ces questions », a ajouté le porte-parole. Depuis la publication début novembre par le quotidien Washington Post des premières révélations sur l’utilisation par la CIA de pays européens pour le transport, la détention illégale et la torture de terroristes islamistes présumés, l’Administration du président George W. Bush avait gardé un silence prudent, s’abstenant de confirmer ou de nier l’existence de prisons secrètes. Ses divers porte-parole s’étaient contentés d’évoquer la « guerre contre le terrorisme », la décrivant comme un conflit d’un genre nouveau où l’ennemi ne porte pas d’uniforme et ne respecte aucune loi internationale, ce qui justifiait implicitement l’emploi de méthodes musclées contre les terroristes. Le changement d’attitude de Washington est intervenu après une rencontre au département d’État entre la chef de la diplomatie américaine, Condoleezza Rice, et le nouveau ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier. Selon le porte-parole du département d’État, Washington n’a toujours pas reçu la demande formelle d’explications de la présidence britannique de l’Union européenne sur cette affaire. À quelques jours d’une tournée en Europe de Mme Rice, M. McCormack a reconnu que cette affaire avait un impact sur l’opinion publique, au détriment des aspects positifs de la coopération transatlantique. Hier, Jack Straw, ministre britannique des Affaires étrangères, a annoncé avoir demandé par lettre, au nom de l’Union européenne, des explications aux États-Unis sur l’utilisation éventuelle d’aéroports européens par la CIA. En attendant, le commissaire européen à la Justice Franco Frattini a indiqué hier que les accusations de l’existence de prisons secrètes de la CIA sur le territoire d’États membres de l’UE n’auraient pas de conséquences s’il n’y avait pas de « preuves ». Soulignant que la Commission avait un « devoir institutionnel et un devoir moral pour découvrir la vérité » sur ces prisons, M. Frattini a expliqué qu’il avait lui-même parlé avec les ministres responsables dans les États concernés. « Ils ont fermement nié, et sans preuve, je leur fais confiance », a continué le commissaire. En cas de preuve de l’autorisation de ces prisons par des États membres ou des pays candidats à l’UE, « nous devrions déclarer une violation du traité », a-t-il ajouté. Lundi à Berlin, M. Frattini avait menacé les États membres de leur retirer leur droit de vote au Conseil européen s’il était prouvé qu’ils avaient autorisé des prisons secrètes de la CIA sur leur territoire.

Les États-Unis ont reconnu mardi pour la première fois qu’ils devraient répondre aux interrogations « légitimes » des Européens sur les activités de la CIA en Europe, après des semaines de silence officiel. « Les États-Unis réalisent que ces sujets génèrent de l’intérêt dans l’opinion publique et au sein des Parlements en Europe et que ce sont des questions auxquelles il...