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Conférence - Marwan Hamadé, le général Éric de La Maisonneuve et le colonel Hussein Khachfi débattent à l’Université La Sagesse L’accord sur le code de conduite antiterroriste reste insuffisant pour le Proche-Orient

À l’occasion du 10e anniversaire du « processus de Barcelone », la délégation de la Commission européenne au Liban a organisé hier, à l’Université La Sagesse, une table ronde intitulée « La coopération euromed, une possible prévention contre le terrorisme ? » Animée par Jean-Marie Quemener, journaliste à Paris-Match, les débats se sont déroulés en présence de Marwan Hamadé, ministre des Télécommunications, du général Éric de La Maisonneuve, enseignant en stratégie à Paris XI, et du colonel Hussein Khachfi, chef du bureau de la lutte antiterroriste au Liban. Au lendemain de l’adoption d’un accord a minima sur un code de conduite antiterroriste au premier sommet entre l’UE et ses 10 partenaires de la Méditerranée, à Barcelone, Marwan Hamadé évoque déjà ses doutes sur l’efficacité d’un tel accord. Le jugeant « insuffisant », il insiste sur la nécessité d’adopter une définition claire et globale du terrorisme qui est, selon lui, différent de la résistance légitime contre l’occupation étrangère. « Le grand échec de la conférence de l’Euromed est qu’elle n’a pas pu faire la nuance entre le terrorisme islamiste, le terrorisme d’État (en faisant allusion à Israël) et la résistance légitime », affirme M. Hamadé. Le code de conduite antiterroriste affirme, en effet, que « le terrorisme ne peut jamais être justifié ». Le ministre des Télécommunications a notamment évoqué la définition adoptée par le Parti socialiste progressiste qui dit que « le terrorisme est toute attaque qui vise les civils ». « Une voiture piégée devant une mosquée chiite à Bagdad n’est pas une résistance, mais un acte terroriste pur et dur », explique M. Hamadé. « Quand des États, comme Israël, visent des cibles civiles ou politiques dans les territoires occupés, c’est aussi un acte terroriste », poursuit-il. Dans ce contexte, le ministre a insisté sur le fait que le terrorisme d’État n’est pas uniquement propre aux Israéliens, mais qu’il se pratique aussi dans des pays arabes. « C’est ce genre de terrorisme et les attentats commis par des islamistes à travers le monde qui nuisent à la cause du peuple palestinien », explique M. Hamadé. « Le terrorisme enfante toujours un autre désastre : le nazisme a entraîné le sionisme et ce dernier a engendré le terrorisme islamiste, et ainsi de suite », ajoute-t-il. Pour le général Éric de La Maisonneuve, le terrorisme ne peut être éradiqué par la force, mais grâce à des solutions politiques. Il évoque également l’idée que les attentats meurtriers servent souvent les intérêts de certains pays, notamment la superpuissance américaine. « Les États-Unis ne seraient pas ce qu’ils sont aujourd’hui sans l’hostilité et le chaos mondial qu’ils entretiennent, affirme M. de La Maisonneuve. Le terrorisme est désormais un instrument politique. » « Choc des civilisations », résistance, terrorisme… experts, politiciens et analystes sont loin d’avoir fini de débattre de ces sujets de plus en plus sensibles étant donnée l’évolution de l’actualité mondiale. Lors de cette conférence, les intervenants se sont cependant retrouvés sur un point : l’urgence et l’importance de trouver une solution à cette question, devenue une menace aiguë pour le monde. Rania MASSOUD
À l’occasion du 10e anniversaire du « processus de Barcelone », la délégation de la Commission européenne au Liban a organisé hier, à l’Université La Sagesse, une table ronde intitulée « La coopération euromed, une possible prévention contre le terrorisme ? » Animée par Jean-Marie Quemener, journaliste à Paris-Match, les débats se sont déroulés en présence de Marwan...