Le Calcio se mobilise contre le racisme

La Fédération italienne de football (FIGC) a décidé de faire débuter avec cinq minutes de retard les matches de Coupe et du championnat d’Italie prévus cette semaine, en signe de protestation contre les comportements racistes dans les stades de la péninsule. « Le football italien est contre le racisme et entend le réaffirmer avec cette initiative de protestation, qui concernera tout le monde du Calcio, à partir de demain (mardi) : entraîneurs, dirigeants, joueurs et arbitres », indique un communiqué du palais de Via Allegri (siège de la Fédération). Le sélectionneur national Marcello Lippi s’est également joint à cette entreprise : « Les épisodes (racistes) comme ceux-là sont des insultes à la nature, car il n’existe qu’une seule race, la race humaine », a dit M. Lippi à Scandicci, près de Florence, lors d’un séminaire d’étudiants dont le thème était : « Le sport annule les frontières ». Dimanche, au cours du match Messine-Inter Milan (0-2), le défenseur ivoirien de l’équipe sicilienne, Marc Zoro, avait fondu en larmes après avoir été de nouveau la cible d’insultes racistes de la part de supporteurs milanais. Alors qu’il s’apprêtait à ramasser le ballon hors du terrain de jeu, au bord du virage réservé aux supporteurs visiteurs, Zoro avait été accueilli par des imitations de cris de singes, comme sur beaucoup de stades italiens. En larmes, Zoro, 21 ans, avait pris en mains le ballon et s’était dirigé immédiatement vers le juge de touche puis vers l’arbitre central, avec l’intention de quitter le terrain. Il avait été vite entouré par les joueurs de l’Inter, en particulier l’attaquant brésilien Adriano et le nigérien Martins, qui l’avaient consolé, et par ses coéquipiers, qui l’avaient convaincu de rester sur le terrain et de finir le match.