Le respect de la personne humaine, clé du succès de la lutte contre la discrimination

La dignité et le respect de la personne humaine. Tel est le leitmotiv de toute stratégie et politique nationale qui prétendent lutter contre la discrimination dont continuent de pâtir les patients atteints du VIH/sida. En France, la prise de conscience, sur ce plan, s’est faite « avec un peu de retard, mais la volonté de traiter dignement des personnes gravement malades, de surtout ne pas les exclure, a donné d’excellents résultats », insiste le Dr William Lowenstein, directeur général de la clinique Montevidéo, Institut Baron Maurice de Rotschild pour la recherche et le traitement des addictions, membre du Conseil national du sida en France. Le Dr Lowenstein avait participé aux travaux du congrès scientifique de Skoun, organisé récemment à l’hôtel Monroe, sur les « Nouvelles perspectives de traitement et de prévention des addictions ». Évoquant l’expérience française, le Dr Lowenstein explique à L’Orient-Le Jour que la prévention de la maladie repose sur trois points-clés : la prévention au cours de la transmission sanguine, l’information et la prise en charge gratuite des mamans pour stopper la transmission de la mère à l’enfant, ainsi que la réduction des risques et la prise en charge des usagers de drogues, notamment à travers la mise en vente libre du matériel d’injection pour réduire les risques. « Cela a été surtout possible grâce au soutien d’un grand nombre d’associations, note le Dr Lowenstein. Il est clair que le sida est un domaine où les associations doivent être en première ligne. C’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, elles doivent être soutenues par des fonds publics ou privés. Parce qu’il n’y aura pas une amélioration dans la prévention et dans la prise en charge du sida sans rôle majeur des associations. » Concernant la situation actuelle des patients, même en France où les séropositifs et les personnes qui souffrent de la maladie continuent à souffrir de discrimination, le Dr Lowenstein constate que « la situation a évolué favorablement au cours des vingt dernières années ». « Mais il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, insiste-t-il. Il s’agit, au contraire, de poursuivre l’action, sinon l’épidémie reprendra. »