Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Un accord a minima sur la lutte antiterroriste sauve in extremis le « processus de Barcelone » Le sommet de l’Euromed victime des tensions au Proche-Orient

Le premier sommet entre l’UE et ses 10 partenaires de la Méditerranée, qui s’est achevé hier à Barcelone, a conclu un accord a minima sur un code de conduite antiterroriste, mais a échoué dans la mise au point d’une déclaration commune générale en raison de désaccords entre Arabes et Israéliens. «Il y a les mots qu’Israël veut utiliser et les mots que la Palestine veut utiliser », a expliqué le Premier ministre britannique Tony Blair, coprésident de la conférence avec l’Espagne, pour justifier le remplacement de la déclaration commune par une déclaration de la présidence. « L’Euromed ne résoudra pas le processus de paix au Proche-Orient, pas à cette conférence en tout cas », a ajouté M. Blair. Les participants se sont tout de même mis d’accord sur un code de conduite antiterroriste édulcoré, ainsi que sur un plan de développement étalé sur 5 ans, qui inclut un volet important de régulation de l’immigration. Ce sommet, le premier de l’histoire du partenariat euro-méditerranéen lancé en 1995 à Barcelone, a été entaché par le faible niveau de représentation arabe et marqué par les frictions entre pays arabes et pays européens. Ces tensions ont été avivées par une conduite particulièrement rigide des travaux par la présidence britannique, selon plusieurs sources. Le président français Jacques Chirac s’est ostensiblement démarqué de cet avis. « Je n’ai pas la moindre critique à faire contre la présidence britannique », a-t-il dit, jugeant le résultat « tout à fait positif ». Toutefois, le haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère, Javier Solana, a minimisé la désertion de la totalité des chefs d’État et de gouvernement arabes, en assurant que « l’important ce n’est pas le porte-parole, c’est ce qu’il a à dire ». Il a estimé par ailleurs que le sommet a connu un « succès significatif », quoi qu’en disent ceux qui pensent le contraire. Le sommet, qui avait pour ambition de relancer le « processus de Barcelone » d’intégration régionale, a achoppé sur une référence au rejet du terrorisme « quelles que soient ses causes », une mention que les pays arabes voulaient nuancer pour légitimer la résistance armée à un occupant. Un incident révélateur… Un incident technique a donné la mesure des difficultés. Le micro du chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, resté ouvert par erreur, a rendu public un échange révélateur avec son assesseur Carlos Casajuana. « Ça ne va pas très bien sur les textes », disait M. Zapatero. « Je dois te demander de faire une démarche auprès de Tony Blair, ils sont sur le point de renoncer », répondait M. Casajuana, ajoutant que « les Israéliens sont intraitables » sur le terrorisme. Selon une source européenne, seul Israël a fait obstacle à la déclaration commune, en rejetant la demande « d’un règlement juste, global et durable, cohérent avec la “feuille de route” » et « fondé sur les résolutions 242, 338 et 1397 du Conseil de sécurité des Nations unies » appelant au retrait israélien. Cette formule a été cantonnée à la déclaration de la présidence. Le code de conduite antiterroriste affirme que « le terrorisme ne peut jamais être justifié ». Toujours au sujet du Proche-Orient, les pays arabes ont souhaité mentionner dans la déclaration finale du sommet la nécessité de faire de cette région une zone dénuée d’armes nucléaires. Ce à quoi les Israéliens se sont aussi fermement opposés. Au total, la rencontre s’achève sur « une grosse déception pour les Arabes », a estimé l’analyste égyptien Mohammed Sabreen, ajoutant que « l’Europe a tourné le dos aux Arabes ». L’autre document sur lequel le sommet a recueilli un accord général est un « programme de travail » sur cinq ans, traitant notamment de la régulation de l’immigration clandestine, défi commun pour toute la région. Cette question apparaît comme le principal consensus pratique ayant émergé du sommet, avec des engagements – non chiffrés faute de budget européen – de soutien aux pays d’émigration et de transit. « Il faut commencer à mettre en pratique dès demain » ce plan d’action, a jugé le président du Parlement européen, Josep Borrell, ajoutant « car des questions comme l’immigration ne peuvent attendre un jour de plus ».

Le premier sommet entre l’UE et ses 10 partenaires de la Méditerranée, qui s’est achevé hier à Barcelone, a conclu un accord a minima sur un code de conduite antiterroriste, mais a échoué dans la mise au point d’une déclaration commune générale en raison de désaccords entre Arabes et Israéliens.

«Il y a les mots qu’Israël veut utiliser et les mots que la Palestine veut...