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Actualités - CHRONOLOGIE

Environnement - Pékin présente ses excuses à Moscou pour la catastrophe écologique Harbin retrouve son eau courante, la Russie attend la nappe toxique

L’eau courante a été rétablie hier à Harbin, dans le nord-est de la Chine, après cinq jours de coupure due à une nappe polluante de benzène, qui poursuit sa progression sur le fleuve Songhua en direction de la Russie. Le service a repris hier à 18h00 heure locale (10h00 GMT), a précisé l’agence officielle Chine nouvelle, mais, selon le gouvernement local, le retour à la normale s’effectuera progressivement. Matin et soir, la ville s’engagera à fournir suffisamment d’eau pour les quelque 4 millions d’habitants, le reste du temps, la fourniture sera contrôlée. Le gouverneur de la province du Heilongjiang, Zhang Zuoji, a été le premier à boire de l’eau après le retour du service, geste médiatique destiné à tenter d’effacer les critiques dont les autorités ont été l’objet pour leur tentative d’étouffer la catastrophe écologique. Elles n’ont reconnu la vérité que dix jours après une série d’explosions dans une usine pétrochimique de PetroChina située à Jilin, à environ 380 km en amont de Harbin, provoquant une fuite de 100 tonnes de benzène dans le fleuve Songhua. La nappe, longue de 80 km, a passé hier Harbin, se dirigeant vers la frontière russe, à environ 600 km en aval, où le Songhua se jette dans le fleuve Amour. Lin Qiang, porte-parole du Bureau de protection de l’environnement de la province du Heilongjiang, a indiqué que lors de la dernière inspection, hier matin (heure locale), aucune trace de benzène n’avait été relevée à la principale source d’eau en aval de Harbin. Les autorités de Harbin ont promis désormais une transparence totale, annonçant la création d’un système d’alerte à trois niveaux, du « rouge », avertissant que l’eau ne peut pas être bue, au « vert », signifiant qu’elle peut l’être, en passant par le « jaune » (utilisable mais pas potable). Selon le journal local Heilongjiang Morning Post, la directive est venue du Premier ministre Wen Jiabao qui, lors de sa visite samedi, a recommandé de ne rien cacher. « Les gouvernements locaux doivent suivre les eaux polluées à travers les villes et les villages le long de la rivière et faire des communiqués publics rapides sur les résultats des analyses », a-t-il dit, selon le quotidien. Par ailleurs, Pékin a présenté ses excuses à Moscou pour la pollution. « Au nom du gouvernement chinois, j’exprime des regrets au sujet de possibles dommages causés au peuple russe par l’important accident de pollution environnementale », a dit le ministre chinois des Affaires étrangères Li Zhaoxing à l’ambassadeur russe Sergueï Razov. Moscou a minimisé les risques écologiques. La nappe toxique devrait passer la frontière en milieu de semaine prochaine et ne devrait arriver à la hauteur de Khabarovsk, ville de 600 000 habitants, que le 4 ou le 5 décembre, selon le ministère des Ressources naturelles. Cette pollution souligne la difficulté pour le géant asiatique de concilier croissance économique effrénée et sécurité industrielle. « Depuis le début des réformes et de l’ouverture, nous avons accompli de grandes réussites dans le développement de l’économie et de la société, mais cela a eu un coût énorme pour l’environnement », a reconnu le gouverneur du Heilongjiang. Un haut responsable de l’Agence de protection de l’environnement (SEPA, selon le sigle en anglais) a souligné l’urgence de la situation. « Les problèmes d’environnement en Chine (...) menacent notre vie quotidienne », a déclaré Pan Yue, vice-directeur de la SEPA, appelant à « une attention urgente et une solution ferme ».
L’eau courante a été rétablie hier à Harbin, dans le nord-est de la Chine, après cinq jours de coupure due à une nappe polluante de benzène, qui poursuit sa progression sur le fleuve Songhua en direction de la Russie.
Le service a repris hier à 18h00 heure locale (10h00 GMT), a précisé l’agence officielle Chine nouvelle, mais, selon le gouvernement local, le retour à la normale...