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MOMENTS INSOLITES – Un taxi en musique Appelez-le Elvis, Elvis Nohra !

D’abord, il y eut la voiture, une japonaise blanche toute neuve, qui sillonnait les rues de la capitale avec une pancarte, fièrement posée sur le toit, « The King Elvis Taxi ». Puis il y eut des affichettes éparpillées sur les murs et autres troncs d’arbre, sur lesquelles on pouvait lire, en anglais dans le texte : « 1 voiture, 1 Elvis, un taxi, une musique, un nom ». Et puis enfin, le numéro de téléphone, qui tombait à point nommé pour nous aider à éclaircir ce mystère… «Allo… Elvis ? » L’hésitation est légitime, car on ne saurait trop comment appeler ce cher inconnu, un compatriote de surcroît, qui répond au prénom d’Elvis ! « Oui, c’est moi », réplique-t-il d’une voix grave. Quelques heures plus tard, Elvis Nohra nous retrouve au coin de la rue du Liban, où il gare sa voiture en attendant d’éventuels clients. Le look est directement « inspiré de la période 70 » du roi de Memphis, souligne-t-il. Les favoris, les lunettes, la coiffure et, en supplément, mais en dehors des heures de travail, les chemises à grand col et autres accessoires. Car lorsque Elvis ne vous conduit pas à destination, en journée, et sur les airs de Love Me Tender, il chante dans des soirées de karaoké qu’il anime de sa voix chaude et sensuelle. Avec, exclusivement, les tubes de son idole, qu’il connaît sur le bout de ses doigts bagués. Dix ans d’Elvis « C’est à 23 ans que j’ai changé de style », raconte Elvis. Sous la torture de nos questions insistantes, il finira par avouer, à voix très basse, que son prénom initial est Najib. Était Nagib, dirons-nous, puisque, depuis maintenant 12 ans, il n’y répond plus lorsque quelqu’un ose encore l’appeler ainsi. « Je chantais de la variété dans une soirée karaoké, lorsque mon manager et ami m’a fait remarquer que ma voix était proche de celle d’Elvis. » C’est alors que le jeune homme, alors maçon de son métier, décide, comme une révélation qui lui tombe du jour au lendemain, de tout changer. Et tout y passe. Les lectures, la décoration à la maison, transformée en sanctuaire d’Elvis, les tenues vestimentaires et, bien sûr, le prénom. « Je sais tout sur lui, » aime-t-il à préciser, comme s’il était encore nécessaire de le faire. Un taxi prénommé Elvis Voilà deux ans que notre Elvis national a décidé de travailler à son propre compte. « J’avais envie d’être indépendant. Conduire un taxi était une bonne solution. » Alors, la suite était prévisible. Le nom, la musique, « sa » musique, qu’il vous sert exclusivement en voiture. La voiture, comprenant photo du King et petite effigie mobile sous le rétroviseur. « La plupart de mes clients sont des étrangers… Ils doivent, bien sûr, apprécier et partager ma passion pour Elvis et sa musique. » Ce qu’il aime en lui ? « Sa voix, sa vie, sa légende et sa gentillesse. J’avais 7 ans quand il est mort », dit-il presque avec regret. Encore célibataire, Elvis Nohra rêve de rencontrer sa Priscilla et d’avoir un fils un jour. « Comment je l’appellerai ? » dit-il, étonné par notre question. La réponse n’a pas tardé. « Elvis, bien sûr… Je lui apprendrai tout, dès ses premières années. L’anglais, l’art de chanter et tout le répertoire du King. Certaines personnes préparent leur fils à être un prêtre. Moi, je lui inculquerai tout sur Elvis, le plus tôt possible. » En repartant, le jeune homme au cœur de rocker, réservé, presque timide, étonnamment calme, nous remet sa carte de visite en couleurs, avec les portraits du... King du temps de sa gloire. Nous le rappellerons, c’est sûr, pour une promenade au son d’un inoubliable It’s Now or Never… Carla HENOUD
D’abord, il y eut la voiture, une japonaise blanche toute neuve, qui sillonnait les rues de la capitale avec une pancarte, fièrement posée sur le toit, « The King Elvis Taxi ». Puis il y eut des affichettes éparpillées sur les murs et autres troncs d’arbre, sur lesquelles on pouvait lire, en anglais dans le texte : « 1 voiture, 1 Elvis, un taxi, une musique, un nom ». Et puis enfin,...