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Égypte - Arrestation de 16 membres de la confrérie à Alexandrie À Mahalla, les électeurs commercent avec Israël et votent pour les Frères musulmans

À Mahalla, haut lieu du textile égyptien, l’attraction pour les Frères musulmans se conjugue avec la répulsion à l’égard des Israéliens, avec lesquels s’est développé un commerce indirect. Située dans le delta, au nord de l’Égypte, la ville de Mahalla, avec un demi-million d’habitants, doit désigner, aujourd’hui, ses députés à l’Assemblée après un premier tour marqué dimanche dernier par les violences. C’est dans ce gouvernorat que la confrérie islamiste, interdite mais tolérée, a présenté le plus de candidats, dont deux ont déjà été élus dès dimanche. « Oui, l’islam est la solution », dit Yasser Mahmoud, employé dans une usine de textile de Mahalla intégrée aux « zones industrielles qualifiées » (ZIQ) assurant le libre accès au marché américain aux produits incluant au moins 11,7 % de composants israéliens. Comme lui, la plupart des personnes sympathisent avec les Frères musulmans et expriment leur hostilité envers l’inclusion des usines de Mahalla à ces zones industrielles, selon l’accord signé en décembre 2004. « Cet accord est un échec sauf pour les intérêts du parti du fiasco », dit Yasser, dénonçant le Parti national démocrate (PND) du président Hosni Moubarak. Il affirme : « Nous ne travaillerons pas avec les Israéliens, qui encaissent notre argent pour tuer les Palestiniens. » Un avis aussi tranché est émis par Saad al-Housseini, déjà élu député des Frères musulmans à Mahalla. « L’accord a été signé pour contraindre l’Égypte à normaliser ses relations avec Israël et pour soutenir son économie », assure-t-il. Mais Ismaïl, ouvrier d’une usine privée de textile intégrée aux ZIQ, s’estime peu concerné par tout cela. « Je m’en fiche du PND, d’Israël et de mon usine, dit-il, l’important pour moi est de travailler la journée pour rentrer chez moi avec du pain, le partager avec mes filles, puis regarder un match de foot et écouter Oum Kalthoum », la diva de la chanson égyptienne, toujours vénérée trente ans après sa mort. Un autre partisan est Magdi el-Sayed qui possède une librairie (Fajr al-Islam), l’Aube de l’islam, spécialisée dans les livres et les cassettes islamiques pour « améliorer la culture religieuse des habitants du quartier ». Parmi ses best-sellers : « Uniquement pour les mariés », « L’homme et le désir », « Le comportement du fonctionnaire musulman », « Les devoirs de l’époux à l’égard de sa femme »… Hier, à la veille du scrutin, des forces de sécurité égyptiennes ont arrêté 16 membres des Frères musulmans à Alexandrie. « Ils étaient cagoulés et ont confisqué des livres et des disques durs d’ordinateurs », selon un membre de la confrérie.
À Mahalla, haut lieu du textile égyptien, l’attraction pour les Frères musulmans se conjugue avec la répulsion à l’égard des Israéliens, avec lesquels s’est développé un commerce indirect. Située dans le delta, au nord de l’Égypte, la ville de Mahalla, avec un demi-million d’habitants, doit désigner, aujourd’hui, ses députés à l’Assemblée après un premier tour...