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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - À la galerie Pièce unique, juqu’au 3 décembre Joseph Abi Yaghi: De grès et de lumière

De l’«épuré» dans la ligne, du dépouillement dans la forme et de la simplicité dans la couleur. Issus de la terre mais s’ouvrant vers le ciel, les pièces uniques et les objets décoratifs du maître céramiste Joseph Abi Yaghi sont exposés jusqu’au 3 décembre à la galerie d’art Pièce unique, à Saifi Village. Opaques et transparentes, monochromes et lumineuses, les œuvres (plus de 150) résultent du travail assidu et minutieux de l’artiste. Les plats sont évasés ou profonds, les vases et les bols ont des formes arrondies ou ovales, mais la technique est une, particulière, et elle n’en finit pas d’étonner. C’est en 1995 que la rencontre déterminante a lieu pour cet artisan aux yeux clairs. Avec Brigitte, une Danoise de passage au Liban, qui lui enseigne en cinq semaines l’art de la céramique. «Je suis persuadé, avoue-t-il, que toute personne est douée pour quelque chose. L’important, c’est d’en prendre connaissance. Je dois ainsi beaucoup à cette rencontre fortuite qui m’a permis de me réaliser.» Acharné et perfectionniste, il allait éblouir par son travail délicat les Salons d’automne du musée Sursock au cours desquels la mention spéciale lui sera décernée (1995 et 1996) et le premier prix pour l’année 1997. Opacité et transparence Conscient que l’ego aime être flatté (surtout celui d’un artiste), Joseph Abi Yaghi préfère pourtant ne pas s’étaler sur sa personne. Abhorrant également les labels et les étiquettes, ou la gloriole qui fait oublier l’essentiel, il aimerait que ses œuvres parlent pour lui. Éloquentes, ces pièces aux formes diverses semblent toutes ouvrir les bras vers le Très-Haut. En guise d’offrande ou de suppliques, elles témoignent de la spiritualité intérieure de l’artiste. Au tour ou au colombin, Abi Yaghi travaille seul, en silence, dans une sorte de communion avec l’objet, et ses mains extraient, affinent et arrondissent ce qu’il y a de plus profond en lui. Ainsi, rugueux ou lisse, brillant ou mat, le grès, aux couleurs qui évoquent tantôt le sable et la roche et tantôt le ciel, laisse filtrer, malgré son opacité, la lumière. Cette petite lumière qui scintille dans les yeux de l’artiste lorsqu’il se dit enfin réjoui de son travail prolifique car «émaillé de beaucoup d’amour». Colette KHALAF
De l’«épuré» dans la ligne, du dépouillement dans la forme et de la simplicité dans la couleur. Issus de la terre mais s’ouvrant vers le ciel, les pièces uniques et les objets décoratifs du maître céramiste Joseph Abi Yaghi sont exposés jusqu’au 3 décembre à la galerie d’art Pièce unique, à Saifi Village.
Opaques et transparentes, monochromes et lumineuses, les œuvres...