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THÉÂTRE Au TDB, une nouvelle pièce mise en scène par Alain Plisson «Lysistrata ou la grève de l’amour»

«Faites l’amour… pas la guerre!» Saviez-vous que les émeutiers de Mai 68 ont été chercher ce fameux slogan dans Lysistrata, une pièce d’Aristophane? Une pièce satirique dans laquelle l’auteur grec (445 – 386 av. J-C) dénonçait la folie meurtrière des guerres punitives qui déchiraient la Grèce, quelque trois cents ans avant Jésus-Christ. Une pièce d’une crudité et d’une verdeur qui feraient pâlir le plus provocateur des trublions d’aujourd’hui. Mais au thème d’une telle actualité qu’Alain Plisson, amateur de beaux textes et de grands classiques, ne pouvait manquer d’adapter et de mettre en scène. C’est chose faite, et son Lysistrata sera à l’affiche du Théâtre de Beyrouth (TDB) à partir du 28 novembre. La trame Athènes, à l’époque des guerres punitives. Tous les hommes en âge de se battre ont pris les armes pour défaire les spartiates et les béotiens qui contestent la suprématie athénienne. La guerre n’en finit plus et les épouses délaissées attendent en vain le retour des guerriers. Afin d’obliger les hommes à ne plus se battre, elles décident, menées par Lysistrata, d’interdire leur lit à leurs maris! Tant que dureront les combats, les hommes seront privés de sexe! Même les prostituées vont observer cette grève. Au cri de «Faites l’amour, pas la guerre» et parce que l’argent est le nerf de la guerre, les femmes d’Athènes iront aussi s’emparer du trésor de l’Acropole. Ainsi débute, sous le regard «impuissant» de deux vieillards séniles, une révolte peu commune, dont les conséquences seront aussi cocasses que truculentes. Adaptation «Dans sa forme originelle, la pièce d’Aristophane est construite d’après le schéma classique du théâtre grec de l’époque: quelques personnages, des musiciens et un chœur qui commente et explique les événements. Dans mon adaptation, j’ai réduit le chœur à deux personnages, les deux vieillards, et j’ai fait des autres membres du chœur de véritables prototypes féminins: une femme du monde, une sportive, une bourgeoise au foyer, une prostituée, une oie blanche et même un travesti!» indique Plisson. Qui signale avoir tempéré la crudité de la phraséologie employée par Aristophane, «dont la verdeur du langage et des situations lui avait valu, à son époque déjà, une réputation sulfureuse. Les Grecs de l’Antiquité étaient pourtant drôlement coquins!» Le metteur en scène, qui a également adapté les préoccupations sexuelles (sida, Viagra, etc.) à notre ère, a néanmoins tenu à préserver intact le fond. «Ce thème très fort a gardé, à travers les siècles, toute son acuité, puisque le monde n’a pas changé et qu’aujourd’hui comme hier, les hommes continuent à s’entretuer un peu partout sur notre terre », soutient Plisson. Qui poursuit: «Et puis cet auteur, qui a magnifié la comédie par la pertinence et la finesse de son regard sur la société, la justesse de l’image qu’il donne de la politique et des politiciens et son sens de la raillerie et du comique sous toutes ses formes, demeure encore aujourd’hui une grande source d’inspiration». On relèvera, entre autres, une Lysistrata cinématographique, parue dans les années cinquante, signée Christian-Jaque avec Martine Carol et Raf Vallone. Les comédiens Lysistrata (Valérie Debahy), Cléonice (Pavla Riga), Myrrhine (Stéphanie Karkour), Lampito (May Ogden-Smith), Eunide (Denise Chamoun), Pasiphae (Yasmina Toubia), Stymodoros (Louis Ingea), Philourgos (Alian Plisson), Zaza (Jean-Louis Ghazi), Le commissaire (Jacques Mohbat) et Cinesias (Yann Marincamp).
«Faites l’amour… pas la guerre!»
Saviez-vous que les émeutiers de Mai 68 ont été chercher ce fameux slogan dans Lysistrata, une pièce d’Aristophane?
Une pièce satirique dans laquelle l’auteur grec (445 – 386 av. J-C) dénonçait la folie meurtrière des guerres punitives qui déchiraient la Grèce, quelque trois cents ans avant Jésus-Christ. Une pièce d’une crudité et...