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Actualités - CHRONOLOGIE

France - L’incendie d’une église soulève une vague d’indignations, la polygamie fait irruption dans le débat Accalmie confirmée des violences urbaines dans l’Hexagone

L’accalmie s’est confirmée hier après une 20e nuit de violences, avec 163 véhicules incendiés contre 215 la veille et 50 interpellations après 71, tandis que l’incendie d’une église a soulevé une vague d’indignations et que la polygamie a fait irruption dans le débat. La France s’installait hier dans l’état d’urgence, malgré le retour au calme dans les banlieues. Les sénateurs ont voté à leur tour hier le projet de loi du gouvernement prorogeant l’état d’urgence instauré le 8 novembre, en vertu d’une loi datant de 1955 et de la guerre d’Algérie. L’Assemblée nationale, où le parti au pouvoir UMP dispose de la majorité absolue, a adopté mardi le texte à une large majorité. La France sera ainsi placée, jusqu’en février, sous ce régime qui autorise notamment l’instauration de couvre-feux, des perquisitions de police de jour comme de nuit et l’interdiction de certains rassemblements. Cette décision, vivement critiquée par des associations, est en revanche approuvée par 63 % des Français, selon un sondage publié hier. Confirmant cette tendance, seules 2000 personnes se sont rassemblées hier soir à Paris pour manifester à l’appel d’une cinquantaine de partis de gauche, de syndicats et d’associations contre « l’état d’exception ». Toutefois, cette prolongation intervient alors même que le couvre-feu imposé aux mineurs a été levé dans plusieurs régions. Au cours du débat au Sénat, M. Sarkozy a ainsi déclaré qu’il constatait « un progressif retour au calme, même si rien n’est encore définitivement acquis ». Selon un sondage Ipsos-Le Point, l’action du ministre de l’Intérieur contre les violences urbaines est largement soutenue par l’opinion : près de sept Français sur dix (68 %) l’approuvent depuis le début des émeutes, 30 % des personnes interrogées la désapprouvent. Sur le terrain, l’accalmie se confirme avec 163 voitures incendiées dans la nuit de mardi à mercredi, contre 1 400 au plus fort des émeutes. 27 véhicules ont été détruits en Île-de-France (60 la veille) et 136 en province (155), selon la Direction générale de la police nationale (DGPN). Il n’y a pas eu d’affrontement majeur entre les fauteurs de troubles, et les 11 200 policiers et gendarmes engagés. L’accalmie se confirme également par la baisse du nombre d’arrestations, qui passe à 50. Au total, la police a interpellé près de 2 900 personnes. D’autre part, l’incendie, vraisemblablement criminel, d’une église, mardi soir dans la banlieue de Romans-sur-Isère (Drôme), a été vivement condamné hier, en particulier par le président Jacques Chirac qui l’a qualifié d’« inacceptable », et a affirmé que ses auteurs seront « poursuivis et sanctionnés ». Le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkorzy, a déclaré que, face à un tel acte, « notre indignation doit être totale et absolument égale, quel que soit le culte outragé ». Deux départs de feu simultanés ont été constatés devant l’autel et dans la salle de catéchisme de l’église Saint-Jean-d’Ars, a indiqué la préfecture, ajoutant que des allumettes avaient été retrouvées sur place. Le feu, qui a pris vers 22h00, a détruit l’autel et une partie de la toiture, avant d’être maîtrisé vers minuit, selon les pompiers. Sur un autre plan, le bâtonnier de Seine-Saint-Denis a annoncé avoir créé une « cellule de vigilance », composée d’avocats volontaires, pour apporter un soutien juridique, après la mise en route mardi de dix procédures d’expulsion contre des étrangers ayant participé aux émeutes, La phase aiguë de la crise semblant passée, la France continue à s’interroger sur les causes de ces émeutes sans précédent, qui ont témoigné, selon le président Jacques Chirac, d’une « crise d’identité ». Une polémique se développait au sujet de la polygamie, une pratique officiellement interdite, mais qui concernerait 30 000 familles d’origine africaine. Des responsables de la majorité ont estimé que la polygamie avait été un des facteurs de la crise des banlieues, déclenchant de vives critiques, principalement à gauche, où certains dénonçaient des « relents de racisme ».
L’accalmie s’est confirmée hier après une 20e nuit de violences, avec 163 véhicules incendiés contre 215 la veille et 50 interpellations après 71, tandis que l’incendie d’une église a soulevé une vague d’indignations et que la polygamie a fait irruption dans le débat.
La France s’installait hier dans l’état d’urgence, malgré le retour au calme dans les banlieues. Les...