Athlétisme Kenteris et Thanou devant la justice

Un procureur grec a réclamé hier le renvoi devant le tribunal correctionnel des sprinteurs grecs Costas Kenteris et Ekaterini Thanou dans le cadre de l’affaire de soustraction aux contrôles antidopage à la veille des Jeux olympiques d’Athènes, en août 2004. Le procureur Andréas Karaflos a déposé ces réquisitions devant le Conseil des juges, qui doit prochainement se prononcer sur cette affaire qui avait provoqué un énorme scandale. Il a proposé que les deux sprinteurs, qui sont suspectés d’avoir simulé un accident pour faire obstacle à trois contrôles antidopage, soient jugés pour « parjure », « fausse déclaration » et pour avoir convaincu des médecins de « manquement au devoir » et « constitution de faux certificats ». Toutefois, M. Karaflos a proposé qu’ils ne soient pas jugés directement pour le délit d’ « obstacle à des contrôles antidopage », en vertu d’une loi récente permettant de classer sans suite les délits susceptibles d’entraîner une peine de moins d’un an de prison. Le procureur a également réclamé que leur entraîneur, Christos Tzékos, également poursuivi, soit jugé pour « parjure », « fausse déclaration devant les autorités » et « importation et mise en vente d’anabolisants ». Kenteris, 31 ans, et Thanou, 29 ans, sont accusés de s’être volontairement soustraits à des contrôles inopinés, les 27-28 juillet 2004 à Tel-Aviv, puis les 10-11 août à Chicago et enfin le 12 août au Village olympique d’Athènes. Dans la nuit du 12 au 13 août, plusieurs heures après leur disparition du Village, les deux athlètes avaient été hospitalisés à l’hôpital KAT d’Athènes, spécialisé dans les accidents de la route. À leur admission, ils avaient affirmé avoir été victimes d’une chute à moto. Les deux athlètes sont actuellement jugés devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui avait fait appel au printemps dernier de la décision de la Fédération grecque d’athlétisme (Segas) de les innocenter sur l’affaire de dopage.