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Actualités - CHRONOLOGIE

John Madden et John Stockwood : le meilleur comme le pire du cinéma Les sorties de la semaine

Proof, de John Madden Le cinéaste John Madden présente ici l’adaptation de la pièce de théâtre éponyme écrite par David Auburn et récompensée du prix Tony ainsi que du prix Pulitzer. L’auteur de la pièce a d’ailleurs coécrit le film avec Rebecca Miller (fille d’Arthur). On imagine donc un script bien travaillé, de bons mots et des dialogues à la hauteur. Et notre imagination ne nous fait pas défaut. Proof réunit effectivement des conversations solides et intelligentes sans être pour autant pompeuses ou prétentieuses, bien que le sujet soit des plus sérieux. L’histoire suit en effet Catherine, jeune et brillante mathématicienne de 27 ans, qui laisse tomber ses études pour s’occuper d’un père ex-génie en sciences devenu mentalement instable. Après sa mort, Catherine doit faire face à ses démons, ses angoisses, sa déprime, sa peur de devenir elle-même folle, bref son mal de vivre. Jonglant entre présent et passé, Proof parvient néanmoins à faire succéder logiquement et harmonieusement les scènes. Le but n’est pas d’embrouiller le spectateur ni de le harasser d’un fatras d’informations scientifiques. Ce film porte effectivement moins sur les mathématiques que sur la souffrance de l’être humain. Et cette souffrance, Gwyneth Paltrow la dépeint avec brio. L’actrice nous offre là une superbe prestation. Elle parvient à construire un personnage solide et tout en nuance. Un personnage rempli de contradictions et pourtant terriblement crédible. Avec délectation, le spectateur suit sa quête personnelle, son combat, sa relation avec son père (l’inégal Anthony Hopkins), sa sœur (Hope Davis) et l’objet de son affection (Jake Gyllenhaal). Bien que le film pose certaines questions intéressantes (où se trouve la frontière entre le génie et la folie) et titille le spectateur en le faisant douter des apparences (Catherine est-elle folle ou dépressive, la découverte scientifique est-elle celle de la fille ou du père), nous restons captivés par l’ambiance générale ainsi que par l’excellent jeu des acteurs (mention spéciale à Gwyneth Paltrow). Concorde, Abraj, Zouk Into the Blue, de John Stockwell John Stockwell n’est autre que le cinéaste du très moyen Blue Crush, petit film sur le milieu du surf et qui offrait un festival de bikinis, de peaux bronzées et de belles jeunes filles. Ce fétichiste, porté gravement sur l’apparence physique, la jeunesse et le tee-shirt mouillé, semble avoir été touché par le syndrome de la page blanche. Son nouveau long-métrage nous plonge une fois de plus, et pour notre plus grand malheur, dans le monde de « la grande bleue ». Au programme, une brochette d’acteurs aussi esthétiques qu’athlétiques. Et, de ce côté-là, rien à dire, c’est la perfection : Jessica Alba et Paul Walker exhibent des corps absolument fabuleux. Exit l’effet peau d’orange et peau molle. Bienvenue dans le monde des bombes humaines. Malgré ce plaisir certain pour les yeux, le film souffre néanmoins d’une vacuité générale aussi terrifiante qu’édifiante. Sur les splendides plages de Bahamas, nos héros défendent effectivement une bien piètre et ridicule histoire, ainsi que de bien piètres et idiots personnages. Sam et Jared, un couple apparemment sain, serein et modeste, font une double découverte dans les fonds marins : un avion rempli de cocaïne et juste à côté, belle coïncidence, un trésor enfouit sous le sable. C’est alors que le beau Paul Walker se trouve confronté à un terrible dilemme cornélien, celui de choisir entre l’amour et l’argent. Au-delà de cette intéressante question existentielle, des dialogues affligeants et des prestations déplorables, que reste-t-il ? Rien, et c’est bien là le problème… Espace, Circuit Empire- sauf Sofil Sorties prévues pour le jeudi 24/11 (sous réserves) : – Must Love Dogs, de Gary David Goldberg, avec Diane Lane et John Cusack. – Doom, d’Andrzej Bartkowiak, avec Karl Urban, The Rock et Rosamund Pike.

Proof,

de John Madden

Le cinéaste John Madden présente ici l’adaptation de la pièce de théâtre éponyme écrite par David Auburn et récompensée du prix Tony ainsi que du prix Pulitzer. L’auteur de la pièce a d’ailleurs coécrit le film avec Rebecca Miller (fille d’Arthur). On imagine donc un script bien travaillé, de bons mots et des dialogues à la hauteur. Et...