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ENVIRONNEMENT - Plus de 5 000 plaintes : les carrières et l’abattage d’arbres en tête Premier bilan de la hotline de « al-Bi’a wal Tanmia » : L’environnement victime de la corruption

Pour son neuvième mois de contact avec les problèmes quotidiens de la population, la hotline environnementale de la revue al-Bi’a wal Tanmia a dressé un premier bilan dans son numéro de novembre. En règle générale, l’équipe de cette hotline a recensé quelque cinq mille plaintes sur des problèmes écologiques et estimé que « la corruption politique est le premier facteur de dégradation écologique, puisque les agresseurs de l’environnement jouissent le plus souvent d’une couverture politique ». L’équipe de la hotline considère que son travail « a contribué à augmenter le degré d’éveil de la société civile concernant les agressions environnementales et à développer les mécanismes de pression pour que des solutions soient trouvées aux problèmes ». Elle a estimé que « cette initiative a réussi à encourager une grande catégorie de la société civile, dans différentes régions, à dénoncer les difficultés rencontrées ». La plus grande partie des plaintes venait du Mont-Liban, où la densité démographique est la plus importante. Toujours selon le bilan de la hotline, les carrières et l’abattage illicite d’arbres viennent en tête dans les plaintes enregistrées, suivis de la pollution de l’air, des problèmes d’égouts et des déchets ménagers. « Certains de ces problèmes ont été résolus en collaboration avec nos partenaires dans les médias et les associations civiles, poursuit le texte du bilan. Mais d’autres restent sans solutions, du fait qu’ils nécessitent l’adoption de plans à l’échelle nationale, comme les égouts, les déchets solides et le secteur du trafic routier, premier responsable de la pollution de l’air. » Les grandes questions soulevées à maintes reprises et suivies par l’équipe de la hotline, mais qui attendent toujours des solutions globales de la part de l’État, sont nombreuses. L’une d’elles a été le scandale de l’extraction massive de sable de mer sous couvert de l’agrandissement d’un port de plaisance au niveau de Nahr el-Kalb, ce qui avait causé une nette baisse du niveau de sable sur les plages à l’embouchure du fleuve. Les problèmes écologiques ayant causé des inondations de part et d’autres des rives du fleuve de Beyrouth au début de 2005, avec de grands dégâts occasionnés au niveau des deux quartiers de Tiro et al-Chall, ont également été soulevés. Ces inondations sont dues principalement au fait que des constructions non étudiées, notamment celles de Sukomi, de l’abattoir et du marché de poissons, avaient rétréci considérablement l’embouchure du fleuve. L’équipe de la hotline souligne la suprême indifférence des officiels à l’égard de cette question, aux portes d’un nouvel hiver. Elle ajoute être en possession des cartes de réhabilitation du fleuve, indiquant que celles-ci ne couvrent que le tronçon arrivant jusqu’à Bourj Hammoud, donc n’incluant pas la zone où ont été commises les contraventions. Les dangers potentiels des lignes de haute tension passant trop près au-dessus de zones résidentielles ont également été soulevés dans un numéro précédent. Les risques sanitaires qui vont des migraines et des troubles nerveux à la possibilité du déclenchement de leucémies, selon des études citées par l’article, inquiètent énormément les habitants de ces zones, notamment à Mansourieh, Aïn Najm et Aïn Saadé. Beaucoup de plaintes concernant des carrières qui défigurent de nombreux paysages du pays et qui fonctionnent illégalement ont été enregistrées. La pression exercée par l’équipe de la hotline, selon celle-ci, en collaboration avec des partenaires, a réussi à en faire fermer quelques-unes, comme à Baskinta, avec l’aide de Nature sans frontières. La multiplication des incendies, qui ont détruit de larges surfaces boisées, a constitué une matière importante pour l’équipe de la hotline. Celle-ci, se basant sur des informations de la Défense civile, a noté l’augmentation du nombre des incendies et précisé que la période à risques s’étalait d’octobre à novembre. Enfin, les éternels problèmes des déchets ménagers et des eaux usées ont été traités à plus d’une reprise par la hotline. Tests sur les plages et les fraises... Affirmant son souci de se baser sur des informations scientifiques, la hotline de al-Bi’a Wal Tanmia a décidé d’effectuer ses propres tests de laboratoires dans certains cas. Vu le manque de chiffres rendus publics au Liban, la hotline annonce son intention de poursuivre dans cette voie, afin de fournir des informations plus précises sur les denrées alimentaires et l’eau notamment. Ainsi, elle a prélevé des échantillons d’eau sur les sites de plusieurs plages, afin d’y mesurer les taux de polluants qu’on y trouve fréquemment, qu’il s’agisse de pollution bactériologique ou de métaux lourds. Ces tests ont permis de classer les plages, des plus polluées (avec des taux réellement inquiétants) aux plus propres (relativement). D’autres tests ont été effectués sur un fruit très populaire, la fraise. Des échantillons ont été prélevés dans différentes régions du pays et les résultats sont loin de plaire aux amateurs du fruit : ces échantillons contenaient de forts taux de résidus de pesticides, allant parfois jusqu’à quatre fois le taux de résidus toléré mondialement. Enfin, le numéro de novembre de la hotline revient sur l’épisode, il y a quelques semaines, du navire transportant quelque 7 000 têtes de bétail provenant du Brésil et dont l’odeur avait envahi différents secteurs de Beyrouth, rendant l’air irrespirable. Or, selon des informations citées dans l’article, des navires de cette dimension devraient accoster au port chaque mois environ. Cela signifie-t-il que les odeurs nauséabondes seront désormais des invités permanents dans les foyers beyrouthins ? Une source du port de Beyrouth, interrogée par l’équipe de la hotline, a estimé que le vent de nord-ouest qui soufflait au moment de l’arrivée du navire a contribué à répandre cette odeur dans la capitale. Cette même source s’est étonnée du fait qu’un épisode momentané avait soulevé un tel tollé, alors que des émanations permanentes provenant de l’abattoir et de l’usine de compostage de Sukomi ne faisaient pas l’objet de plaintes... Interrogé sur la question, Fadallah Menayar, président du département de quarantaine du ministère de l’Agriculture, a souligné que c’était la première fois qu’un navire de cette dimension accostait au port de Beyrouth, signalant que les déchets des nombreuses vaches brésiliennes, décrites comme « sauvages » parce que élevées en plein air et donc difficiles à manier, n’avaient pas été nettoyés durant le long voyage, mais que les animaux étaient sains. Il a indiqué qu’une circulaire avait été publiée par le ministère, obligeant les propriétaires des navires à nettoyer leur embarcation avant son entrée au port, sous peine d’interdiction de débarquement de la marchandise. S.B.

Pour son neuvième mois de contact avec les problèmes quotidiens de la population, la hotline environnementale de la revue al-Bi’a wal Tanmia a dressé un premier bilan dans son numéro de novembre. En règle générale, l’équipe de cette hotline a recensé quelque cinq mille plaintes sur des problèmes écologiques et estimé que « la corruption politique est le premier facteur de...