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Actualités - OPINION

À quand des pro-Liban ?

Les hommes politiques sont comme les chevaux. Il y a les pur-sang et les bâtards. Dans le pays du Cèdre, on recense malheureusement beaucoup d’inscrits à la deuxième catégorie. C’est la catégorie que, vulgairement, on nomme les «pros». Pour être plus explicite, ce sont les prosyriens, les prosaoudiens, les pro-israéliens, les profrançais, les prolibyens, les pro-irakiens, les proarabes, les pro-iraniens, les prokoweïtiens, les proégyptiens, les propalestiniens et, n’oublions pas, les proaméricains, etc. La liste est longue et fastidieuse. Je m’arrête. Je passe outre sur la race des sous-types et « tous les autres pros du monde ». Jacques Brel les aurait appelés : « Tous les suivants du monde. » Combien de « prolibanais » compte-t-on dans notre écurie politique ? Quelle question ! Tous sans doute ! Pour ne fâcher personne ! Parce qu’en fait, même les bâtards peuvent être, à leur façon, soucieux des problèmes de la nation. Mais en vrai, les doigts d’une seule main suffisent à les désigner. Combien de Raymond Eddé trouvions-nous dans notre pays capables de dire « non » à une présidence de la République parachutée par Damas ? Il préféra l’exil honorable à la soumission et à l’esclavage humiliant. Combien de Michel Aoun comptons-nous dans ce pays capables d’un même refus. Il préféra lui aussi l’exil, même forcé, à la soumission aux ordres de Damas. Les nombreux émissaires syriens du président Hafez el-Assad, qui souhaitait négocier avec le général un arrêt des hostilités entre nos deux pays, rapportent la même déception à l’égard de Michel Aoun. Ce dernier, en juillet 1990, exigeait que les négociations avec les Syriens se limitent seulement et uniquement à l’établissement d’ « un calendrier de retrait de l’armée syrienne du Liban ». Il exigeait aussi que le Liban soit considéré comme un État souverain, libre de ses décisions, et que les relations entre les deux pays soient privilégiées et empruntant les canaux officiels, d’État à État. Cela en 1990, aux pires moments de la guerre libano-syrienne, quand Baabda et les populations civiles étaient gratifiées des obus de l’armée syrienne pour avoir réclamé leur souveraineté. Les Syriens ne voulaient négocier que la soumission du pays. Cette attitude de refus du général constitue la première pierre fondatrice du 14 mars, mouvement qui, malheureusement, a mis beaucoup de temps à venir pour des raisons que nul n’ignore. Quand Michel Aoun parle de la Syrie, je n’ai pas peur. Il n’est pas de la race des « pros ». Et son action politique demeurera en harmonie avec la communauté internationale, qui représente la meilleure voie menant à l’indépendance et à la démocratie. Un chemin qui, par ailleurs, et avec plus d’une décennie de retard, faut-il le rappeler encore, est actuellement suivi, au risque de leurs vies, par les leaders du Courant du future et du PSP. Aujourd’hui comme hier, et encore plus demain, je renie tous les « pros » qui nous ont menés à la faillite et à l’esclavage. Avec une mentalité de «pro», on peut construire une peau de léopard mais sûrement pas une république et encore moins un État moderne. Joseph Kreiker
Les hommes politiques sont comme les chevaux. Il y a les pur-sang et les bâtards. Dans le pays du Cèdre, on recense malheureusement beaucoup d’inscrits à la deuxième catégorie. C’est la catégorie que, vulgairement, on nomme les «pros».
Pour être plus explicite, ce sont les prosyriens, les prosaoudiens, les pro-israéliens, les profrançais, les prolibyens, les pro-irakiens, les...