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Actualités - ANALYSE

ÉCLAIRAGE L’opposition syrienne veut des réformes démocratiques face aux pressions internationales

L’opposition syrienne a lancé plusieurs appels en faveur de réformes démocratiques dans le pays pour renforcer la cohésion nationale face aux pressions extérieures, se défendant de toute collusion avec les États-Unis. Fait sans précédent depuis plus de 40 ans, les mouvements de l’opposition ont appelé d’une seule voix le mois dernier à un « changement démocratique » alors que la Syrie est soumise à des pressions internationales grandissantes. Dans un texte intitulé « Déclaration de Damas », les partis de l’opposition à Damas et les Frères musulmans basés à Londres se sont entendus pour appeler le peuple syrien à œuvrer pacifiquement pour le changement refusant « les réformes partielles ». Notre objectif est de « préserver la cohésion à l’intérieur du pays », a déclaré à l’AFP Hassan Abdel-Azim, chef du Rassemblement national démocratique (RND, une coalition de partis interdits), un des principaux mouvements de l’opposition. Les « menaces extérieures » évoquées en permanence par le régime ne sont que de « faux prétextes pour entraver les réformes démocratiques », selon lui. « La consolidation du front intérieur » permettra d’éviter le scénario irakien marqué par « les divisions confessionnelles et ethniques qui menacent la région tout entière ». Un opposant syrien, Kamal Labouani, fondateur du Rassemblement libéral, a été arrêté mardi soir à l’aéroport de Damas alors qu’il rentrait des États-Unis, où il s’était présenté comme le porte-parole des opposants. M. Labouani avait rencontré la semaine dernière de hauts responsables américains de la sécurité à la Maison-Blanche, selon la chaîne américaine al-Hurra. Mais « l’opposition syrienne refuse de se coordonner avec les États-Unis pour réaliser le changement », assure M. Abdel-Azim, résumant la position affichée par la majorité des opposants syriens hostiles à un changement « imposé de l’extérieur ». Il a cependant souligné qu’il ne s’opposait pas à ce que « des forces internationales veuillent établir des régimes démocratiques, à condition que cela ne se traduise pas par une occupation ou des sanctions économiques », a cependant indiqué M. Abdel-Azim. Washington affirme ne pas vouloir renverser le régime syrien mais lui « faire modifier son comportement » sur les dossiers régionaux, notamment l’Irak et le Liban. Pour l’écrivain et opposant Michel Kilo, la Déclaration de Damas « n’a pas fermé la porte au régime ». Au contraire, elle a « montré sa volonté d’établir des relations avec lui ». « L’opposition a décidé d’aider le régime à élaborer une nouvelle politique démocratique et à introduire des réformes qui aideraient les autorités à résister aux pressions extérieures », écrit Michel Kilo, dans un article publié mardi par le quotidien an-Nahar. La poursuite de la politique actuelle du régime syrien « conduira certainement à tout ce que le peuple craint: à l’anarchie et à l’occupation », avertit-il. « Le multipartisme est l’unique solution pour consolider le front intérieur », a dit à l’AFP un ancien responsable syrien, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. Il prône « un changement graduel afin d’empêcher que l’extrémisme islamiste n’en soit le grand bénéficiaire ». L’ambassadeur de Syrie aux Émirats arabes unis, Riad Nassaan-Agha, lui, a pour sa part jugé nécessaire « un élargissement du dialogue national ». Mais le cinéaste indépendant syrien, Omar Amiralay, s’est dit « pessimiste ». « Le passage à une société civile démocratique n’est pas aussi facile que l’imaginent certains opposants », a-t-il affirmé à l’AFP. Rouba KABBARA/AFP

L’opposition syrienne a lancé plusieurs appels en faveur de réformes démocratiques dans le pays pour renforcer la cohésion nationale face aux pressions extérieures, se défendant de toute collusion avec les États-Unis.
Fait sans précédent depuis plus de 40 ans, les mouvements de l’opposition ont appelé d’une seule voix le mois dernier à un « changement démocratique » alors...