Football - Trezeguet, blessé, fera son retour pour la rencontre face à l’Allemagne Équipe de France : Nicolas Anelka, un retour pour rien ?

Au-delà de la surprise provoquée par son retour après trois ans d’absence, le rappel de Nicolas Anelka pour les deux prochains matches amicaux de la France pose la question de son utilité chez les Bleus. L’ancien Parisien, qui évolue à Fenerbahçe, n’avait plus eu les honneurs de la sélection depuis son refus d’une convocation en novembre 2002 pour une rencontre face à la Yougoslavie. Inclus dans une liste élargie de 23 joueurs, Anelka revient au moment où les Français enregistrent la rentrée de tous leurs attaquants et où, finalement, ils ont le moins besoin de lui. David Trezeguet, numéro neuf indiscutable, n’a plus joué depuis le 1-1 obtenu en Israël au mois de mars, mais ses performances avec la Juventus ne laissaient aucun doute sur son statut de titulaire. Mais le buteur de la Juventus, forfait pour le match amical de la France contre le Costa Rica demain en Martinique, sera bien présent contre l’Allemagne samedi, a annoncé hier la Fédération française (FFF). La FFF explique que Trezeguet, qui revient d’une blessure à la cuisse, ne peut rester assis trop longtemps. Or les Bleus passeront neuf heures en avion pour se rendre en Martinique. Le Turinois reste le meilleur buteur des Bleus en exercice : 31 réalisations en 59 sélections, juste devant Thierry Henry, 30 buts et 73 capes. « Trezegoal », bien que souvent blessé, n’en finit pas de briller avec les Bianconeri, auteur des deux buts lors de la victoire 2-1 face au Bayern de Munich en Ligue des champions la semaine passée. Lorsque Trezeguet ne joue pas en équipe de France, sa doublure est presque invariablement Djibril Cissé. L’ancien Auxerrois continue de faire banquette à Liverpool malgré des sorties probantes en sélection : un but en Suisse lors du pénible 1-1 obtenu à Berne et un doublé contre les îles Féroé en septembre. Le poste d’avant-centre est donc généreusement pourvu. Pour expliquer son choix, Raymond Domenech a salué les qualités d’Anelka. « C’est un joueur qui possède une bonne pointe de vitesse. Il a cette capacité à toujours aller de l’avant mais aussi à savoir garder le ballon », a rappelé le sélectionneur. « Il peut être un bon complément pour d’autres joueurs », a-t-il ajouté. Encore une ou deux places La présence de l’ancien Parisien s’explique aussi par « la mobilisation générale » décrétée par le stratège français à moins de sept mois du début du Mondial. « Chacun doit se sentir concerné et impliqué. Ceux qui n’ont pas ce souci ont perdu d’avance », a affirmé Domenech. « Il faudra forcément faire un choix, mais dans le temps qui nous est donné, mon devoir est d’envisager toutes les options, de faire le tour de toutes les possibilités. Quel que soit le passé », a-t-il dit. Anelka, ostracisé par Jacques Santini malgré des excuses publiques, n’a participé ni au Mondial 2002 ni au championnat d’Europe 2004. L’attaquant, ne cherchant pas à cacher sa frustration, avait même aggravé son cas en affirmant que tant que Raymond Domenech serait sélectionneur, il n’avait aucune chance d’être rappelé en équipe de France. Le stratège des Bleus l’a pris à contre-pied et il semble probable qu’il obtiendra sa 29e sélection, soit contre le Costa Rica demain, soit contre l’Allemagne samedi. Son avenir dépendra alors largement de sa performance cette semaine car il ne restera plus alors qu’un seul rendez-vous pour convaincre, en mars, face à la Slovaquie. Domenech a expliqué qu’il n’était plus temps de faire des essais et le sélectionneur doit avoir une idée assez précise de la composition de la liste des 23 qu’il conduira à la Coupe du monde. Il doit rester une ou peut-être deux places à prendre, en balance avec le Barcelonais Ludovic Giuly ou avec le Parisien Jérôme Rothen. Le retour d’Anelka reçoit un large soutien des supporters puisque 72 % d’entre eux estiment qu’il s’agit d’une bonne chose contre 26 % qui jugent le contraire. « Il n’y a jamais eu de liste noire, » a revendiqué Domenech. « Je ne peux pas me permettre de fermer la porte à quiconque. Ce ne serait pas l’idée que je me fais de mon métier », a conclu le sélectionneur.