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Actualités - CHRONOLOGIE

La pandémie n’est qu’une question de temps, estime l’OMS La conférence de Genève appelle à une action d’urgence contre la grippe aviaire

La conférence mondiale de Genève sur la grippe aviaire s’est ouverte hier sur des appels à une action d’urgence afin de contrôler l’épidémie chez les oiseaux avant qu’elle n’engendre une pandémie humaine. « Ce n’est qu’une question de temps » avant qu’un virus de grippe aviaire ne se transforme en une souche hautement pathogène pour l’homme, a ainsi estimé le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Lee Jong-wook, dans le discours d’ouverture de la conférence. « Nous ne savons pas quand cela va arriver, mais nous savons que cela va se produire », a-t-il assuré devant les quelque 400 experts et représentants de pays et d’organisations internationales réunis pour mettre au point un plan d’urgence mondial contre la grippe aviaire. « C’est maintenant ou jamais » qu’il faut agir pour contrôler la diffusion de la maladie chez les animaux, « seule manière de diminuer la probabilité d’une évolution du virus H5N1 qui lui permettrait d’acquérir la capacité de se transmettre d’homme à homme », a poursuivi un haut responsable de l’agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, Samuel Jutzi. La maladie, devenue endémique dans certains pays d’Asie, progresse en Europe, suivant les routes des oiseaux migrateurs, et pourrait bientôt menacer le Moyen-Orient et l’Afrique. Le virus a tué 63 personnes en Asie parmi les 124 cas d’infection humaine recensés par l’OMS depuis décembre 2003, en dépit des « dizaines de milliers de contacts » directs entre hommes et volailles qui permettent cette transmission, a relevé le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), Bernard Vallat. Le virus est pour l’instant « peu efficace », « mais le danger plane d’une possible mutation », qui s’accroît avec le nombre de volailles infectées, a-t-il souligné. Pendant cette conférence, les organisations internationales compétentes dans la lutte contre la maladie – FAO, OMS, OIE et la Banque mondiale (BM) – entendent se doter des moyens financiers et politiques pour agir rapidement. Il faut parvenir à un « large accord » sur les moyens de « contrôler la transmission du virus entre les oiseaux, mais aussi d’oiseaux à humains », de renforcer le système de détection vétérinaire, assurer l’indemnisation des paysans dont on détruit les volailles et accroître les capacités de production de vaccins et de médicaments antiviraux, a résumé le chef de l’OMS. OIE et FAO estiment à 102 millions d’USD le coût d’un plan d’urgence pour les pays les plus défavorisés d’Asie du Sud-Est (incluant la vaccination massive des volailles dans les pays où la maladie est endémique) et à 75 millions d’USD celui d’une aide à l’Europe de l’Est et à l’Afrique. Seuls 30 millions de dollars ont été versés jusqu’alors pour lutter contre la maladie chez les animaux, venant d’Allemagne, du Japon, des Pays-Bas et des États-Unis. La BM a annoncé qu’elle étudiait un plan d’aide aux pays en développement, pouvant aller jusqu’à 500 millions de dollars. Une goutte d’eau comparée aux milliards de dollars mobilisés par les pays riches pour lutter contre une éventuelle pandémie, dans le cas où le virus H5N1 évoluerait en souche transmissible entre humains. Une pandémie provoquée par le virus de la grippe aviaire pourrait coûter 2 à 3 % de croissance mondiale, dont 550 milliards de dollars aux seuls pays riches, selon des extrapolations de la BM, se basant sur des calculs pour les États-Unis réalisés en 1999 d’après les données statistiques des pandémies du siècle dernier.

La conférence mondiale de Genève sur la grippe aviaire s’est ouverte hier sur des appels à une action d’urgence afin de contrôler l’épidémie chez les oiseaux avant qu’elle n’engendre une pandémie humaine.
« Ce n’est qu’une question de temps » avant qu’un virus de grippe aviaire ne se transforme en une souche hautement pathogène pour l’homme, a ainsi estimé le...