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Assassinat Hariri - Hamadé assure que Siddik travaillait pour les SR syriens La commission de l’ONU veut interroger au Liban six officiers syriens, dont le beau-frère d’Assad

La commission d’enquête de l’ONU sur l’assassinat de Rafic Hariri a demandé à interroger six officiers syriens, dont le chef des renseignements militaires, Assef Chawkat, beau-frère du président syrien Bachar el-Assad, a-t-on appris hier de source bien informée. Le chef de la commission, le magistrat allemand Detlev Mehlis, en a fait officiellement la demande, mercredi dernier, au secrétariat de l’ONU, qui doit se charger de la transmettre aux autorités syriennes. Un responsable syrien a déclaré dimanche à l’agence Reuters que Damas n’avait encore reçu aucun courrier de la commission d’enquête de l’ONU, tout en réaffirmant que son pays était prêt à coopérer de « façon positive et souple » avec les enquêteurs. Entre la fête du Fitr et le week-end onusien, les choses ont pu traîner, a assuré la source citée, qui a confirmé la nouvelle. Les six officiers sont Assef Chawkat, beau-frère de M. Assad, Bahjat Sleiman, ancien chef des services de renseignements intérieurs, l’ancien chef des services de renseignements militaires au Liban, Rustom Ghazalé, et son adjoint à Beyrouth, Jameh Jameh. Deux autres officiers, dont les noms n’avaient pas été cités jusqu’à présent, le chef de la section Palestine, Abdel-Karim Abbas, et le spécialiste des télécommunications et de l’Internet, Zafer el-Youssef, ont également été cités à comparaître. Selon des sources citées par la presse, M. Melhis veut interroger les six officiers en son lieu de résidence à Monteverde, au Liban, et non en Syrie. Les noms des quatre premiers officiers syriens avaient été cités dans une version confidentielle du rapport du chef de la commission d’enquête internationale, Detlev Melhis, publié le 20 octobre et qui accusait la Syrie de ne pas coopérer. Autres pistes Parallèlement à cette ligne d’enquête, la commission internationale va poursuivre l’analyse des communications téléphoniques qui ont été effectuées le jour de l’assassinat. Sur ce plan, le ministre de l’Information, Marwan Hamadé, a révélé hier que l’analyse des communications radio qui se sont produites le 14 février ont « permis le progrès de l’enquête ». Des fonctionnaires du secteur public et des employés du secteur de la téléphonie mobile ont d’abord empêché les enquêteurs d’avoir accès aux informations utiles, a confirmé M. Hamadé, rappelant que l’un des employés de la société mtc touch est arrêté. Cette obstruction au cours de la justice a porté sur l’analyse des fréquences utilisées ainsi que sur le site des relais, a ajouté M. Hamadé. Des cartes falsifiées, où certains de ces sites manquaient, ont été fournies aux FSI ainsi qu’au ministre des Télécoms le jour du crime, a-t-il précisé, citant en exemple le relais dit « Bayview » dans la région du Phoenicia. « Ne faut-il pas s’interroger pourquoi ? » a-t-il repris. Le ministre des Télécoms a ajouté que le même phénomène radio s’est produit le 1er octobre 2004, date de la tentative d’assassinat dont il a été l’objet le 26 décembre 2004, qui a servi de répétition à l’attentat contre Rafic Hariri, et le 14 février. Il existe des indices prouvant que des phénomènes analogues se sont produits lors des attentats contre Samir Kassir, Georges Haoui, Élias Murr et May Chidiac. « Nous avons les numéros, nous finirons par avoir les noms », a dit le ministre des Télécoms. Par ailleurs, M. Hamadé a démenti avoir jamais rencontré M. Mohammed Zouhair Siddik, un suspect-clé de l’enquête, arrêté en France. Mais il a assuré que, malgré les démentis de Damas, l’homme était étroitement lié aux SR syriens, qui lui avaient demandé d’intervenir contre la liste de Walid Joumblatt aux législatives de 1996. Le juge Mehlis chercherait notamment à définir la relation entretenue par Mohammed Zouhair Siddik avec les six officiers syriens qu’il désire interroger. Si la France n’a pas livré Siddik à la justice libanaise, a estimé M. Hamadé, c’est peut-être parce qu’aussi bien les suspects que les témoins continuent de courir des risques au Liban. Mélange de style La Syrie, entre-temps, continue de mélanger les styles et d’adopter, tantôt un ton patelin, tantôt un ton agressif. C’est ainsi que le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a affirmé, jeudi dernier, que M. Melhis pourrait interroger « tous les responsables syriens ». L’ambassadeur de Syrie à Londres a même affirmé, vendredi, que les enquêteurs de l’ONU pourront interroger jusqu’au président syrien en personne, et qu’il seraient autorisés à procéder aux interrogatoires à Damas et sans surveillance, ou dans un bâtiment battant pavillon onusien. Mais parallèlement à ce ton accommodant, le quotidien officiel syrien as-Saoura a mis en question hier l’objectivité de la commission d’enquête et la probité de M. Mehlis. « Il n’est pas inutile de créer une instance juridico-pénale internationale, régionale ou arabe qui évaluerait le niveau de coopération » de la Syrie avec la commission Mehlis, a écrit le directeur d’as-Saoura, Fayez Sayegh. « Cette instance serait utile pour l’enquête, dont l’objectif est de parvenir à la vérité », a-t-il ajouté. « Que faire si la Syrie apporte sa totale coopération et si M. Mehlis estime ensuite qu’elle n’a pas coopéré, qu’il répète ce qu’il a dit devant le Conseil de sécurité sur la non-coopération de Damas ? » s’est interrogé M. Sayegh.
La commission d’enquête de l’ONU sur l’assassinat de Rafic Hariri a demandé à interroger six officiers syriens, dont le chef des renseignements militaires, Assef Chawkat, beau-frère du président syrien Bachar el-Assad, a-t-on appris hier de source bien informée.
Le chef de la commission, le magistrat allemand Detlev Mehlis, en a fait officiellement la demande, mercredi dernier, au...