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Actualités - CHRONOLOGIE

MATIÈRES PREMIÈRES Les métaux non ferreux voués à calmer leur ardeur en 2006

La plupart des métaux non ferreux vont voir leurs cours retomber de leurs sommets en 2006, en réponse à un ralentissement de la croissance économique en Chine et ailleurs, prédisent des analystes réunis cette semaine à Londres. L’année 2005 a jusqu’ici été robuste pour un bon nombre de métaux de base, en particulier le cuivre qui a atteint fin octobre un record historique à plus de 4 000 dollars la tonne à Londres. Mais cette ardeur s’est déjà nettement affaiblie et risque de subir un lourd revers en 2006, selon des analystes présents à la « Semaine du LME » (London Metal Exchange), un rendez-vous annuel qui a débuté lundi dans la capitale britannique. « Depuis deux ou trois ans, les métaux de base ont bénéficié de nombreux facteurs, dont le soutien structurel de l’industrialisation en Chine, la solidité cyclique de l’économie américaine et la lenteur de la réponse côté production », explique Alan Williamson, analyste chez HSBC, en marge de l’événement. « Tout s’est combiné pour provoquer des déficits de production et un déclin des stocks », ce qui a attiré les spéculateurs dans le secteur, ajoute-t-il. « Mais ces derniers mois, un sentiment plus fragile a émergé sur les marchés des métaux de base », relève-t-il. « Les inquiétudes sur les hausses des taux d’intérêt et des prix du pétrole ont déprimé le secteur, même si l’activité économique est restée robuste ». « On s’attend à ce que la croissance économique mondiale ralentisse, ce qui suggère un repli des cours, mais pas une dégringolade », estime cet analyste, selon qui la baisse sera surtout marquée pour le cuivre et le nickel, tandis que l’aluminium et le zinc vont rester fermes. HSBC parie ainsi sur un recul de 20 % du cours du nickel en 2006 et de 14 % pour le cuivre, 13 % pour l’étain, 12 % pour le plomb et seulement 2,8 % pour l’aluminium, tandis que le zinc devrait se stabiliser. « Globalement, à l’exception du zinc, les métaux semblent déjà être en phase de consolidation », observe William Adams, analyste à la revue BaseMetals.com Le cuivre a ainsi perdu 3 % depuis son record du 20 octobre, revenant autour de 3 900 dollars. L’aluminium a abandonné 1,6 % sur la même période. Seul le zinc a progressé, gagnant 0,7 %. Le zinc, utilisé dans le bâtiment, l’automobile et l’appareillage domestique, est à son plus haut niveau depuis 1997, au-delà de 1 500 dollars la tonne : sa production est inférieure à la consommation et ses stocks en cours d’épuisement. Le cuivre, dont le cours a bondi de 40 % cette année, se trouve aujourd’hui dans la situation la plus critique, avec des stocks au plus bas depuis 30 ans, des problèmes de production aux États-Unis et en Zambie, et une consommation chinoise qui ne fléchit point. Mais d’après la Société Générale, la production excédera la consommation de 150 000 tonnes en 2006, après un déficit de 250 000 tonnes cette année, ce qui devrait peser davantage sur le cours du métal, utilisé dans l’alimentation électrique ou la plomberie. Quant à l’aluminium (transports, bâtiment, emballage), qui avait atteint plus tôt cette année son plus haut depuis dix ans, à plus de 2 000 dollars, il devrait suivre le chemin inverse du cuivre. Après plusieurs années de surplus, il va revenir à l’équilibre en 2005 et subir un déficit de production en 2006, ce qui soutiendra les cours, « à moins d’un ralentissement marqué de la croissance économique », prédit Adam Rowley, de la Macquarie Bank. Le nickel (qui sert à fabriquer l’acier inoxydable) a déjà beaucoup perdu depuis son sommet de 15 ans (plus de 17 000 dollars) atteint en 2004, mais il pourrait ne pas avoir vu le bout du tunnel : les analystes de CRU prévoient une chute du cours à 9 400 dollars américains la tonne en 2006, contre 14 000 dollars cette année. La Barclays Bank paraît la plus optimiste, en n’envisageant un plongeon des cours des métaux de base qu’en 2007, car, selon elle, la croissance économique va surprendre par sa vigueur, et la demande restera solide.

La plupart des métaux non ferreux vont voir leurs cours retomber de leurs sommets en 2006, en réponse à un ralentissement de la croissance économique en Chine et ailleurs, prédisent des analystes réunis cette semaine à Londres.
L’année 2005 a jusqu’ici été robuste pour un bon nombre de métaux de base, en particulier le cuivre qui a atteint fin octobre un record historique à...