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Actualités - CHRONOLOGIE

Gemayel, Daher, Frangié et Feltman successivement reçus par Sfeir Bkerké au cœur d’intenses conciliabules présidentiels

La perte de légitimité du président de la République aux yeux de l’opinion locale comme à ceux de la communauté internationale ont été au centre des entretiens que le patriarche Sfeir a eus hier avec ses visiteurs. MM. Amine Gemayel, Mikhaël Daher, Sleimane Frangié et Fouad el-Saad se sont succédé hier à Bkerké pour soulever cette question, avec, pour chacun d’entre eux, une réponse différente à la question que tout le monde se pose : ne vaut-il pas mieux, tout bien considéré, que le chef de l’État démissionne, sachant par ailleurs que ce dernier a affirmé qu’il restera en fonction jusqu’au dernier jour de son mandat ? Pour sa part, le président Gemayel a affirmé, en quittant Bkerké : « La question n’est pas de savoir si le président Lahoud achèvera son mandat ou pas. L’important, c’est que ce mandat expire dans deux ans et qu’on est en droit de s’interroger sur les capacités du président Lahoud à remplir pleinement ses fonctions présidentielles au Liban comme dans les instances internationales. » « C’est au président Lahoud de répondre à cette question, a enchaîné M. Gemayel. La décision, en fin de compte, lui appartient. Est-il convaincu qu’en restant en fonction, il sert le Liban ? Le temps n’est pas à l’égoïsme, surtout pour une personnalité qui occupe des fonctions comme les siennes. La fonction dépasse l’homme qui la remplit, et de ce fait, cette fonction cesse de lui appartenir, elle est la propriété de la nation. Partant, la décision ne lui appartient plus, mais à la nation. » « Je ne suis candidat à aucun poste. Je suis pour un candidat consensuel, qui soit représentatif des chrétiens et, en même temps, capable de dissiper les appréhensions de tous les Libanais », a par ailleurs répondu M. Gemayel aux journalistes. De son côté, M. Daher devait affirmer qu’il est prématuré de soulever la question de la présidentielle, puisque M. Lahoud a affirmé qu’il restera jusqu’au bout de son mandat. « Je ne pense pas que la bataille présidentielle soit ouverte (…) Il est prématuré de parler d’une échéance qui ne se présentera que dans deux ans, a dit M. Daher, mais la question se posera autrement si le président Lahoud démissionne. » Pour sa part, M. Frangié a mis en garde contre les développements qui pourraient se produire en Syrie, estimant qu’ils affecteront inévitablement le Liban. « Les retombées négatives d’une déstabilisation de la Syrie, c’est au Liban qu’elle seront ressenties le plus fortement, et se trompent tous ceux qui font la distinction entre le régime syrien et le peuple syrien », a-t-il averti. M. Frangié s’est par ailleurs dit pleinement convaincu que le président Bachar el-Assad, « un ami personnel », a-t-il dit, est innocent des accusations que l’on porte contre lui dans l’affaire de l’assassinat de Rafic Hariri. Le leader zghortiote a enfin affirmé qu’il est prêt à oublier « le massacre d’Ehden, catastrophique pour l’unité des chrétiens », mais que le chef des FL, M. Samir Geagea, semblait réservé à l’égard d’un rapprochement des forces chrétiennes au Liban-Nord. Le chef de l’Église maronite a également reçu hier l’ambassadeur US Jeffrey Feltman, qui s’est refusé à toute déclaration à sa sortie du siège patriarcal.
La perte de légitimité du président de la République aux yeux de l’opinion locale comme à ceux de la communauté internationale ont été au centre des entretiens que le patriarche Sfeir a eus hier avec ses visiteurs. MM. Amine Gemayel, Mikhaël Daher, Sleimane Frangié et Fouad el-Saad se sont succédé hier à Bkerké pour soulever cette question, avec, pour chacun d’entre eux, une...