Tout le monde sur son « 31 »

Le nouveau code vestimentaire imposé à partir de ce soir par les dirigeants de la NBA, le championnat nord-américain de basket-ball, suscite la controverse chez les joueurs qui y voient une attaque contre la culture hip-hop. « Nous n’allons pas devenir dingue (avec cette histoire). Nous voulons juste que nos joueurs s’habillent (convenablement) », a expliqué le patron de la NBA David Stern. « Hip-hop est un style. Certains de mes propriétaires (d’équipe) sont “hip-hop”, mais ils s’habillent différemment. Hip-hop ne veut pas dire débraillé », s’est-il justifié. Ce code vestimentaire exclut entre autres tee-shirts (avec ou sans manches), bermudas, vêtements de sport, casquettes, chaînes, sandales ou encore baladeurs lors des apparitions publiques officielles et lors des entrées et sorties des salles les jours de match. C’est exactement ce qu’aime porter l’une des stars les plus « hip-hop » de la NBA, le joueur de Philadelphie, Allen Iverson. « Je ne pense pas que ce soit bien pour la Ligue. Vraiment pas, a expliqué le médiatique meneur des 76es. Cela va sonner faux. Vous avez des gars avec des personnalités différentes. Tout le monde a son propre style. » L’esprit et la lettre « C’est simplement injuste d’enlever cela », a regretté Iverson, qui propose que la NBA paie pour les nouvelles tenues qu’elle impose. « Mettez un costume à un meurtrier, il restera toujours un meurtrier », illustre Iverson, qui prend aussi le cas de signes religieux portés autour du cou. La quasi-totalité des joueurs qui ont réagi se sont élevés contre cette contrainte, à l’image du joueur d’Indiana, Stephen Jackson. « C’est une décision raciste parce que beaucoup de gens qui portent des chaînes ont mon âge et sont noirs. Cela me met en colère », a expliqué Jackson. « Beaucoup de gens s’habillent selon leur culture, leur origine ethnique, poursuit Dale Davis de Detroit. Et on enlève cela. C’est dur. » Mais si tous les joueurs se sont offusqués, peu ont l’intention de braver l’interdit qui pourrait leur coûter amendes et suspensions. « Quand on commence à parler de suspension qui risque de gêner le travail d’une équipe, alors je n’ai pas le choix. Je m’adapte, a lancé Iverson. Et je ne veux pas qu’ils prennent mon argent. Ce serait du gâchis. » La NBA s’est montrée pourtant plutôt apaisante au moment d’expliquer quelle mise en pratique elle allait faire de sa décision. « Nous allons regarder l’esprit, pas la lettre », a conclu David Stern, qui a promis qu’il y aurait d’abord des avertissements pour les « débraillés ».