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Pandémie - Les deux alertes gravissimes lancées mercredi en Chine et à La Réunion ont tourné court La grippe aviaire menace de faire une victime de plus : la filière avicole

Nourrie d’alertes, de démentis et de mesures de précaution parfois jugées disproportionnées, la perspective d’une grippe aviaire passant à l’homme a jeté la suspicion sur la filière avicole, déjà à genou dans plusieurs pays. Les deux alertes gravissimes lancées mercredi – la mort de la grippe aviaire d’une fillette en Chine et trois possibles cas de la maladie importés de Thaïlande dans l’île française de La Réunion – ont tourné court. La jeune Chinoise est morte d’une pneumonie et non de l’ingestion de poulet malade. Quant aux trois touristes rentrés souffrants à La Réunion, ils semblent souffrir d’une banale grippe hivernale : les tests destinés à détecter le redouté virus H5N1 se sont révélés négatifs sur un premier patient. Les résultats des tests concernant les deux autres voyageurs ne sont pas encore connus. À ce jour, depuis son apparition, il y a quelques semaines, aux portes de l’Europe, ce virus n’a donc tué que des oiseaux. Et sérieusement mis à mal la filière avicole de nombreux pays. Les ventes de volailles ont régressé d’au moins 25 % en France, de 50 % en Grèce et jusqu’à 60 % en Italie. Destinée à rassurer, la recommandation de l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA), déconseillant la consommation d’œufs crus et incitant à bien cuire la volaille, semble bien ne pas avoir eu seulement cet effet. Critiquée comme trop alarmiste par le gouvernement italien, elle a incité un restaurateur français de Londres, étoilé au guide Michelin, à retirer de sa carte – au beau milieu de la saison du gibier – tous les plats à base d’oiseaux et d’œufs crus ou d’œufs mi-cuits, sans oublier le foie gras. L’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a eu beau critiquer les interdictions préventives de produits avicoles en provenance de pays non infectés par la grippe aviaire, plusieurs États ont encore fermé leurs frontières aux importations hier. Rien que ce jour, la Turquie – elle-même touchée par la grippe aviaire –, l’Éthiopie et l’Irak ont pris des mesures d’interdiction d’importation d’oiseaux et de volailles. Face à cette psychose, les spécialistes des épizooties et des maladies humaines tentent d’expliquer que le passage du virus de l’animal à l’homme n’est pas une fatalité. « Cela fait deux ans que ce virus (H5N1) circule en Asie du Sud-Est avec une forte promiscuité entre volailles, hommes et porcs, qui sont souvent des hôtes intermédiaires et le virus n’a toujours pas muté ni recombiné », a rappelé hier à l’AFP Jean-Luc Angot, directeur adjoint de l’Organisation mondiale de la santé animale, en regrettant « la peur entretenue » à ce sujet. Face à ce virus qui, souligne-t-il, « n’a rien d’exceptionnel », dirigeants politiques et experts prévoient la tenue de pas moins de six conférences internationales dans les semaines à venir sur l’actuelle épidémie animale : à Brisbane (Australie), Bangkok, Genève, Busan (Corée du Sud), Athènes et Londres.

Nourrie d’alertes, de démentis et de mesures de précaution parfois jugées disproportionnées, la perspective d’une grippe aviaire passant à l’homme a jeté la suspicion sur la filière avicole, déjà à genou dans plusieurs pays.
Les deux alertes gravissimes lancées mercredi – la mort de la grippe aviaire d’une fillette en Chine et trois possibles cas de la maladie...