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Actualités - CHRONOLOGIE

INAUGURATION Une académie française de danse installée à La Sagesse depuis le 23 octobre Un pas de deux pour l’aventure de Pierre-Alain Perez

Une passion, un rêve. Puis un jour, un projet qui prend forme et une folle aventure qui commence. Pour Pierre-Alain Perez – danseur à l’Opéra de Paris, comédien et chorégraphe désireux de transmettre aux autres tout son savoir sur la danse – cette aventure porte un nom, le Liban. Mince, le teint clair, les cheveux en bataille et une barbe de deux jours, le danseur parle avec fougue et ne dissimule pas son amour pour le Liban. Une flamme qui l’a animé depuis qu’il est venu, il y a quelques années, à l’invitation de Josiane Boulos, et qui ne s’est pas éteinte depuis. Deux mises en scène pour deux spectacles différents, un conte de Noël présenté au Casino du Liban et un cirque réalisé avec une troupe canadienne où il a engagé des danseurs sur place pour collaborer aux deux projets. Il s’était ainsi fait remarquer pour son charme, sa fantaisie mais surtout pour sa rigueur et sa discipline au travail. Depuis, le danseur d’opéra, qui s’était tourné volontairement vers la chorégraphie à l’âge de trente-deux ans, n’avait qu’un seul désir : ouvrir une académie de danse au pays du Cèdre dont il s’est épris. C’est maintenant chose faite, depuis le 23 octobre. Petit, Béjart et les autres Aussitôt la décision prise (en juin), une série de démarches allaient suivre afin de trouver le local, l’aménager et lancer les inscriptions. C’est qu’on ne badine pas avec la détermination de Pierre-Alain Perez. Pour l’enfant rebelle du corps de ballet, la vie n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Ayant effectué ses premiers pas à l’âge de onze ans à Montpellier (ce qu’il considère comme tardif), le danseur est engagé par Roland Petit, à quinze ans, pour un rôle de soliste. Talentueux et perfectionniste, l’étoile montante de l’Opéra de Paris allait parfaire son apprentissage auprès d’autres compagnies, comme celles de Béjart et Forsythe. Un apprentissage panaché de techniques variées signant ainsi son identité : «En voulant retransmettre aux autres un bagage professionnel accumulé durant mon parcours de danseur, j’ai trouvé encore plus de plaisir à enseigner», avoue-t-il en rejetant à l’arrière une mèche rebelle qui dissimule son regard couleur noisette. Et de poursuivre: «C’est ce plaisir que j’ai voulu perpétuer en fondant une école de professionnels au Japon et puis cette académie au Liban.» École de vie De la rigueur et du maintien, deux devises que Pierre-Alain Perez s’est faites siennes dans la danse, «véritable école de vie» dit-il, en citant Christiane Vaussard, Yvette Chauvirée… qui ont affiné son éducation. «Enseigner aux autres est un véritable défi que je relève. C’est comme polir un diamant. L’académie n’aura pas pour rôle de former seulement des danseurs professionnels, mais d’apprendre le maintien, l’harmonie du corps et une certaine discipline de vie.» Et d’enchaîner: «Tiens-toi, me disait un professeur. Formule qui me rappelait toujours à l’ordre et que je voudrais faire entendre à mes futurs élèves.» C’est cet élan qui a poussé le jeune chorégraphe à s’installer au Liban et à aménager un local, rue de La Sagesse, à Achrafieh, à l’image des grandes salles de théâtre françaises. Parquet similaire, plafond de 3m50 de hauteur, miroirs partout et un pianiste pour accompagner les danseurs. «Aujourd’hui, c’est peut-être une académie de danse qui ouvre ses portes, mais demain réserve aussi d’autres surprises car j’ai mille projets en tête. Chant, sculpture et peut-être ébénisterie pourraient s’ajouter au programme», conclut-il, le sourire aux lèvres. Des métiers d’art, labels de l’élégance française que Pierre-Alain Perez voudrait voir adaptés aux Libanais, «ce peuple-enfant qui porte en lui la joie d’apprendre». Colette KHALAF

Une passion, un rêve. Puis un jour, un projet qui prend forme et une folle aventure qui commence. Pour Pierre-Alain Perez – danseur à l’Opéra de Paris, comédien et chorégraphe désireux de transmettre aux autres tout son savoir sur la danse – cette aventure porte un nom, le Liban.

Mince, le teint clair, les cheveux en bataille et une barbe de deux jours, le danseur parle avec...