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Actualités - REPORTAGE

Correspondance - La Sackler Gallery à l’heure du métal précieux Quand la touche est asiatique, tout ce qui brille est or

WASHINGTON - Irène MOSALLI Rare, étincelant et résistant, l’or a une profonde histoire avec l’Asie. Le plus ancien travail de l’or – comme ornement – remonte à la Mésopotamie du sixième millénaire avant J-C. La plus ancienne carte géologique comportant une mine d’or en Égypte date de 1320 avant J-C, et le mot anglais « golden » (en or) a pour origine un terme sanskrit… C’est ce que révèle, entre autres, une exposition qui se tient à la Sackler Gallery à Washington et intitulée « L’or : une touche asiatique ». Sous ce thème ont été regroupés une cinquantaine d’objets qui renseignent sur les divers procédés de travailler ce métal précieux : martelage, ciselage, laminage, repoussage, découpage, soudure, effilage et réduction en poudre. Ces techniques reflètent la signification et le rôle de l’or dans les différentes cultures asiatiques. En poudre, tressé et cloisonné Ainsi, on retrouve une plaque faite en Chine à partir de feuilles d’or (du Ve siècle avant J-C environ) et, selon la même méthode, une jarre sertie de pierres précieuses remontant au XVe siècle et des boucles d’oreille indiennes (début du XXe siècle) en forme de serpent. Ce reptile était honoré car il était considéré comme le protecteur des divinités et le gardien des trésors. Par ailleurs, depuis les temps les plus anciens, on croyait en Inde aux effets purificateurs chez ceux qui l’arboraient et il était beaucoup plus utilisé dans ce pays que partout ailleurs. Notamment dans le Japon du XVIIe au XIXe siècle, où l’or était le seul apanage des classes privilégiées. La poudre d’or était employée sur la laque pour embellir les objets ayant une valeur culturelle, alors qu’on utilisait la feuille d’or notamment pour les peintures de grandes dimensions et les paravents. Et lorsque transformé en fils, comme la laine, le coton ou la soie, on peut en faire de spectaculaires costumes pour les acteurs du théâtre nô. Ou aussi une tapisserie ayant pour motif un poème chinois du XVIIIe siècle. Dans l’Iran des XVIe et XVIIe siècles, la première et la dernière page des corans étaient généralement illustrées de motifs en or et en lapis- lazuli finement entrelacés. Les artistes iraniens utilisaient aussi l’or pour orner des textes non religieux, tel un folio (XVIe siècle) d’al-Fardawsi tiré du Livre des rois qui fait partie de cette exposition. En Inde aussi, on s’adonnait à la calligraphie dorée. Le mariage de la feuille d’or et des objets fonctionnels est du plus bel effet, comme lorsqu’il décore un gobelet (irakien ou iranien) datant du IIe siècle avant J-C ou un vase cloisonné chinois de la fin du XVIIe siècle. L’or tissé fait une très belle couronne de mariée indienne du XIXe. Le repoussage de ce métal se pratiquait déjà au Xe siècle, spécialement en Iran et en Irak. La fantaisie est aussi de la fête avec une délicate cage d’oiseau en bois de rose agrémentée de motifs en or : filigrane et granule. Que d’or, que d’or dans cette exposition !
WASHINGTON - Irène MOSALLI

Rare, étincelant et résistant, l’or a une profonde histoire avec l’Asie. Le plus ancien travail de l’or – comme ornement – remonte à la Mésopotamie du sixième millénaire avant J-C. La plus ancienne carte géologique comportant une mine d’or en Égypte date de 1320 avant J-C, et le mot anglais « golden » (en or) a pour origine un terme...