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Actualités - CHRONOLOGIE

SOMMET - Les dirigeants des 25 se réunissent jeudi près de Londres L’Europe s’interroge sur son avenir face à la mondialisation

Les dirigeants des 25 confronteront jeudi à Hampton Court, près de Londres, leurs visions sur l’avenir du Vieux Continent face à la mondialisation, question au cœur de la crise d’une Union européenne en panne de Constitution, de budget, voire de projet commun. Le Premier ministre britannique Tony Blair avait annoncé ce sommet en prenant la présidence semestrielle de l’Union le 1er juillet, un mois après le double non français et néerlandais à la Constitution européenne et quelques jours après avoir provoqué l’échec du sommet de juin sur le budget 2007-2013. Les leaders s’étaient alors séparés en termes incendiaires, les Britanniques ayant refusé toute réduction de leur « rabais » aux finances européennes, en la subordonnant à une baisse des dépenses de la Politique agricole commune, catégoriquement rejetée par la France. En dépit des demandes des nouveaux États membres, qui craignent de perdre avec le retard une partie des aides promises, M. Blair n’entend pas reprendre maintenant les négociations sur le budget, les renvoyant à décembre. Il veut consacrer ce débat informel, réduit à une journée et sans conclusions, aux « opportunités et défis de la mondialisation ». Dans un discours exalté devant le Parlement européen fin juin, il avait plaidé l’oubli de la Constitution, mise en hibernation par les dirigeants européens jusqu’au moins 2007, au profit des inquiétudes concrètes des citoyens sur la sécurité ou l’emploi. « Que vaut ce modèle social qui a 20 millions de chômeurs ? » avait-il alors lancé à ceux qui lui reprochaient de vouloir imposer un modèle libéral anglo-saxon au détriment d’une Europe politique et sociale. Dans sa lettre d’invitation, M. Blair affiche cependant « sa volonté d’identifier le terrain commun européen que nous partageons tous » pour dépasser ses affrontements avec le président français Jacques Chirac et le chancelier allemand Gerhard Schröder, dont ce sera la dernière apparition avant son remplacement par Angela Merkel. La discussion sera ouverte par un texte de la Commission européenne affirmant que l’Europe doit se moderniser si elle veut préserver son choix « en faveur de l’économie sociale de marché », face à la montée en puissance de la Chine ou de l’Inde. Accusé par Jacques Chirac de se « désintéresser des questions sociales » lors de l’affaire Hewlett-Packard, Bruxelles a relancé l’idée d’un « fonds d’ajustement à la mondialisation » pour aider les travailleurs victimes des restructurations. Mais cette plus grande insistance sur la dimension sociale de l’Europe ne modifie pas la ligne politique générale de Bruxelles qui n’envisage pas une politique commerciale plus protectionniste, une plus grande harmonisation fiscale et plaide la poursuite des « réformes structurelles », notamment une plus grande flexibilité du marché du travail. De fait, l’Union reste profondément diverse, comme l’illustre le fossé entre le non « de gauche » français demandeur d’une Europe plus protectrice et le non néerlandais à une Europe trop interventionniste. Dans un sondage Eurobaromètre réalisé en mai-juin, lorsqu’ils entendent le mot « mondialisation », 59 % des Français pensent ainsi avant tout « délocalisations », contre seulement 13 % des Néerlandais, qui y voient d’abord à 35 % une « opportunité pour les entreprises », contre 8 % en France. Ces lignes de fracture, multipliées dans une Union élargie, apparaissent par exemple dans les débats sur la poursuite de l’élargissement, la directive sur les services (dite Bolkestein) ou lors des négociations du volet agricole à l’Organisation mondiale du commerce. De fait, si l’Union n’est pas paralysée et si certaines politiques communes (défense, extérieure, immigration) se développent, chaque rendez-vous des 25 a dernièrement tourné au psychodrame, tel le lancement des négociations d’adhésion avec la Turquie début octobre.

Les dirigeants des 25 confronteront jeudi à Hampton Court, près de Londres, leurs visions sur l’avenir du Vieux Continent face à la mondialisation, question au cœur de la crise d’une Union européenne en panne de Constitution, de budget, voire de projet commun.
Le Premier ministre britannique Tony Blair avait annoncé ce sommet en prenant la présidence semestrielle de l’Union le 1er...