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Actualités - CHRONOLOGIE

ATELIER D’ARTISTE - Un monde en trompe-l’œil Ne pas se fier aux apparences de Randa Kouzbari

Faux ciels, faux drapés, faux marbres ou faux bois, c’est l’univers fantastique de Randa Kouzbari qui pratique l’art du faux. Un faux plus vrai que nature, désigné sous le terme ludique de trompe-l’œil. Exercé depuis les temps antiques, il a traversé les âges, de Pompéi jusqu’à nos jours. Assimilable au futuriste virtuel, l’art du trompe-l’œil est une perfection dans l’art pictural qui procure à celui qui l’observe un certain vertige et que Randa Kouzbari entretient depuis des années. De la sociologie à la peinture, il y a un monde. Un monde que l’artiste a su franchir sans difficulté. C’est après avoir poursuivi des études à l’USJ qu’elle se met à cultiver une fibre créatrice qui se révèle prolifique avec le temps. En 1990, elle s’installe à Paris et entame un apprentissage en peinture décorative où elle va explorer l’univers du trompe-l’œil « Il me tardait de connaître ce monde vaste et inconnu, souligne-t-elle. Aussitôt les études terminées, je m’attelais donc au travail, la meilleure façon pour moi d’appliquer ce que j’avais assimilé comme connaissances. » Forte de ses diplômes, l’artiste revient au Liban en 1996 et fonde sa société qu’elle baptise « Renaissance » à cause de l’amour qu’elle porte pour cette époque. Son âme de voyageur l’incite à exporter, durant des années, son expérience et son savoir-faire. À Paris où elle enchaîne les chantiers l’un après l’autre ou sur la Côte d’Azur où elle accomplit les œuvres les plus personnelles de sa carrière, puisqu’il s’agit de sa maison, et enfin au Liban où elle regagne ses pénates un jour. Effets spéciaux Dans ses malles, dans ses albums surdimensionnés ou encore sur son ordinateur en bandoulière, Randa Kouzbari emporte ses « effets spéciaux » là où elle va. De véritables illusions d’optique qui transportent vers de lointains dépaysements. Panneaux muraux qui évoquent les îles Caraïbes ou l’Amazonie, portes d’ascenseur aux paysages idylliques spécialement conçues pour claustrophobes, ou encore plinthes, corniches, plafonniers à différents motifs. Mais encore, fausses colonnades corinthiennes, fausses mosaïques de l’époque phénicienne, bas-reliefs, paravents à double face orientaliste et art déco. Les genres se côtoient, se mélangent, sans aucune atteinte au goût. Il arrive ainsi parfois de prendre des tables en bois, soigneusement peintes, pour du porphyre ou du marbre vert de mer, un pan de mur pour une fenêtre entrebâillée. Une totale confusion, belle et enivrante. Juchée sur l’échafaudage d’un chantier, ou à l’ouvrage dans son atelier, l’artiste ne cesse de repousser les limites de son imaginaire. Ses produits et ses échantillonnages s’empilent. Elle est dans son élément. Elle ne sortira de cette immersion qu’après avoir concrétisé une nouvelle idée. Si les chantiers l’interpellent généralement, les meubles sont, par ailleurs, le champ idéal de ses expérimentations. Concevoir un support en bois pour le patiner et le peindre à l’ancienne, transformer complètement un meuble, le projeter dans une autre époque ou encore maroufler des estampes sur des toiles, y ajouter une couche de peinture, en utilisant des textures concoctées par elle. Autant de techniques créatrices auxquelles se consacre Randa Kouzbari avec une passion toujours grandissante. Une créativité foisonnante et un perfectionnisme à toute épreuve sont les atouts de cette artiste… illusionniste. Colette KHALAF
Faux ciels, faux drapés, faux marbres ou faux bois, c’est l’univers fantastique de Randa Kouzbari qui pratique l’art du faux. Un faux plus vrai que nature, désigné sous le terme ludique de trompe-l’œil.
Exercé depuis les temps antiques, il a traversé les âges, de Pompéi jusqu’à nos jours. Assimilable au futuriste virtuel, l’art du trompe-l’œil est une perfection dans...