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PROHIBITION - La capitale fédérale menace d’appliquer la « tolérance zéro » en matière d’alcool Tempête pour un verre de vin à Washington

L’élite de Washington s’agite et la révolte gronde, de crainte que la politique de « tolérance zéro » appliquée dans la capitale fédérale en matière d’alcool au volant n’affecte les soirées chics de la ville et ne conduise à leur disparition. L’affaire a débuté un soir de mai, quand, après minuit, la police a arrêté Debra Bolton, une mère de famille de 49 ans, qui avait oublié d’allumer ses feux de croisement après une soirée dans le quartier chic de Georgetown. Cette juriste a reconnu avoir bu un verre de vin avec son repas mais, bien que son taux d’alcoolémie était bien inférieur à la limite légale, elle a été menottée, fouillée et incarcérée. Quand, début octobre, le quotidien Washington Post a étalé en première page la bataille judiciaire que Mme Bolton mène depuis cinq mois, cela a jeté un froid dans les discussions de salons. « Grâce au ciel, aucune des hôtesses légendaires de Georgetown et des grandes dames n’est plus de ce monde pour voir ça. La ville devrait aussi bien rouler les tapis rouges et fermer ses portes », a écrit dans le journal Sally Quinn, l’épouse de Ben Bradlee, un des vice-présidents du Washington Post. Depuis que le cas de Debra Bolton a été publié, les autorités du district de Columbia s’attachent à combattre la mauvaise publicité qui fait redouter que les rumeurs de prohibition éloignent de Washington touristes et hommes d’affaires. Aussi le Conseil municipal est-il passé à l’action mardi, votant une loi qui clarifie les règles de la conduite sous l’empire de l’alcool dans les rues de la capitale fédérale. Les automobilistes avec des taux d’alcoolémie inférieurs à 0,05 % (0,5 g/l) ne seront plus passibles de poursuite, alors que jusqu’à présent les policiers étaient autorisés à arrêter tout automobiliste avec un infime niveau d’alcool dans le sang, quel que soit le résultat de l’alcootest. Ceux conduisant avec un taux situé entre 0,06 et 0,08 % (0,6 et 0,8 g/l) seront soumis à une autre analyse pour prouver s’ils sont ivres. Et tout automobiliste ayant un taux supérieur à 0,08 % (0,8 g/l) sera arrêté. « Nous avons envoyé un signal pour montrer que Washington est ouverte aux affaires », déclare Carol Schwartz, membre du Conseil municipal. Plusieurs élus municipaux redoutaient un impact de la pratique de « tolérance zéro » sur le chiffre d’affaires des restaurants et bars de la capitale. « Les policiers ne peuvent (plus) juste arrêter quelqu’un si l’alcootest indique un taux de 0,01, 0,03 ou 0,04 » ajoute-t-elle. Le taux d’alcoolémie de Debra Bolton était de 0,03 % (0,3 g/l). La nouvelle loi a été adoptée par neuf voix contre trois. Mais le maire de Washington, Anthony Williams, (démocrate) a immédiatement menacé d’y opposer son veto. « Les études montrent que même un faible taux d’alcoolémie peut affecter la conduite », a-t-il dit. Six personnes sont mortes l’an dernier à Washington, dans des accidents provoqués par l’alcool, avec des taux pourtant inférieurs à la limite de 0,08 %. Les cocktails à la Maison-Blanche, au Congrès, dans les ministères, les grands hôtels mais aussi dans les domiciles privés du district rassemblent élus, intellectuels, décideurs politiques et journalistes. « Comment pensez-vous que les gens vont se comporter dans ces soirées ? Sûrement pas en buvant du Coca Light », a ajouté Sally Queen. « Pourquoi les policiers ne s’assoient-ils pas à la sortie des soirées officielles et des réceptions et ne pincent-ils pas la majorité des invités quand ils s’en vont ? » s’est interrogé le journal gratuit The Examiner.
L’élite de Washington s’agite et la révolte gronde, de crainte que la politique de « tolérance zéro » appliquée dans la capitale fédérale en matière d’alcool au volant n’affecte les soirées chics de la ville et ne conduise à leur disparition.
L’affaire a débuté un soir de mai, quand, après minuit, la police a arrêté Debra Bolton, une mère de famille de 49 ans, qui...