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Actualités - CHRONOLOGIE

Un peu plus de... François Perrin, Pignon et les autres

Quand un film signé Francis Veber sort dans les salles, on se demande toujours qui va être le héros cette fois-ci. François Pignon ou François Perrin. «Il est mignon Monsieur Pignon, il est méchant Monsieur Brochant.» Cette chansonnette tirée du Dîner de cons, tous ceux qui ont vu le film en connaissent l’air. C’est que Pignon est devenu célèbre, et pas seulement grâce à Villeret. S’il a commencé par signer quelques scripts, Veber va très vite passer derrière la caméra, pour réaliser lui-même les histoires qu’il crée. Et depuis L’emmerdeur, le succès ne l’a jamais laissé tomber. Est-ce par superstition qu’il nomme toujours ses « héros » du même nom? C’est lors de l’écriture du script du Jouet que Veber reprend ce personnage fictif de François Perrin, déjà utilisé dans Le grand blond, et également porté par Pierre Richard, qui collaborera longtemps avec Veber. Il s’amusera ensuite à le réemployer dans la plupart des films suivants. En metteur en scène fétichiste, il développera ainsi trois personnages bien déterminés: François Perrin, François Pignon et Campana. Perrin représente le pigeon à accommoder à toutes les sauces : Pierre Richard dans Le jouet, La chèvre, Le grand blond, On aura tout vu, ou encore Patrick Bruel dans Le jaguar. Pignon, quant à lui, incarne le parfait idiot, toujours partant pour accumuler les gaffes : Pierre Richard (eh oui encore lui) dans Les fugitifs et Les compères, Jacques Brel dans L’emmerdeur, Daniel Auteuil dans Le placard et bien sûr et surtout Jacques Villeret, splendide de connerie dans Le dîner de cons. Film qui, avec ses 9,3 millions d’entrées, installera définitivement Francis Veber dans la catégorie des réalisateurs français gros calibre! Et pour finir, Campana, l’armoire à glace qui cogne avant de discuter, bien souvent dans l’obligation de s’encombrer d’un Perrin, ou pire, d’un Pignon (Gérard Depardieu dans La chèvre et Jean Reno dans Le jaguar). Des tandems dont nous avons parlé la semaine dernière ici même. Avouons tout de même que rares furent les comédies françaises, produites ces dernières années, à la hauteur de leur appellation. Faire rire est un métier, et comme dans toute branche de métier, il y a les gros industriels et les petits artisans amoureux du travail bien fait. Francis Veber fait partie de cette dernière catégorie. Tel un Claude Zidi à son époque, Veber plaît à tout le monde : critiques et spectateurs! Fait très rare dans le milieu du cinéma et surtout du cinéma comique. Parce que Veber est un alchimiste rigoureux, qui détient la recette parfaite de la comédie pinçante et bon enfant : un zeste exquis de cruauté, une pincée de sentiments (sans mièvrerie), l’art d’associer des comédiens aussi talentueux qu’antinomiques (inoubliables Pierre Richard et Gérard Depardieu), et une légèreté rare dans ce domaine d’humour. On le compare souvent (et ce n’est pas sans lui déplaire) à Molière, car il sait comme lui se concentrer sur les détails de la nature humaine et en faire une fable quasi universelle. Installé depuis quelques années aux États-Unis et en fin stratège, il a écrit et réalisé le remake Hollywoodien du Dîner de cons. Qui est le prochain François dont on va rire monsieur Veber?
Quand un film signé Francis Veber sort dans les salles, on se demande toujours qui va être le héros cette fois-ci. François Pignon ou François Perrin. «Il est mignon Monsieur Pignon, il est méchant Monsieur Brochant.» Cette chansonnette tirée du Dîner de cons, tous ceux qui ont vu le film en connaissent l’air. C’est que Pignon est devenu célèbre, et pas seulement grâce à...