Chelsea : Essien met les sceptiques dans sa poche

En quelques semaines, les sceptiques ont dû se rendre à l’évidence : Michael Essien, impressionnant mercredi face au Betis Séville lors de la 3e journée de la Ligue des champions de football (4-0), est bien une recrue de premier choix pour Chelsea. Le Ghanéen, 22 ans, s’est fondu dans le collectif londonien avec une aisance déconcertante. Deux jours seulement après sa signature, le 19 août, pour 36 millions d’euros, l’ancien milieu de terrain de Lyon était entré en jeu pour la dernière demi-heure face à Arsenal en championnat. Trois jours plus tard, il était titulaire face à West Bromwich. Depuis, le meilleur joueur du championnat de France, en 2004-2005, n’est plus sorti du onze de départ, échappant, comme les incontournables Frank Lampard, John Terry et Claude Makelele, à la logique de rotation de son manageur Jose Mourinho. L’Angleterre, qui ne le connaissait pas, a vite reconnu son talent. Sa classe a encore sauté aux yeux mercredi face au Betis Séville. Omniprésent physiquement, Essien a animé avec constance le flanc droit des Blues, étant très directement impliqué sur deux de leurs buts. Bien placé pour intercepter une passe de Fernando Varela, il a étalé son pouvoir de percussion, pour décaler, après une intelligente feinte de frappe, Didier Drogba, sur le premier but (24e). Tâclant sans relâche, perforant continuellement, il a aussi parfaitement trouvé dans l’espace Joe Cole pour le 3-0 (59e). « Pour moi, Essien a été l’homme du match, a estimé Jose Mourinho. Il a été le meilleur joueur, a gagné chacun de ses duels au milieu et a donné un autre rythme au match. Il était trop fort pour eux. Il a été décisif sur le premier et le troisième but et ça a été son meilleur match pour Chelsea. Sa performance d’ensemble a été incroyable. » Discret L’incroyable potentiel physique d’Essien, poli lors de ses rudes combats d’enfance dans les rues d’Accra, la capitale ghanéenne, trouve idéalement à s’exprimer à Chelsea. Parfaitement complémentaire de Lampard et Makelele, il a comblé le seul léger vide de l’équipe. L’an passé, Jose Mourinho avait essayé à ce poste Alexei Smertin, Scott Parker, Jiri Jarosik, Geremi, et le plus souvent Tiago, avant de juger trop maigre l’apport offensif du Portugais et de lui préférer Eidur Gudjohnsen. Aujourd’hui, l’attaquant islandais n’est plus qu’une luxueuse solution de repli. Bon compromis entre les facultés défensives de Makelele et l’impact offensif de Lampard – même s’il n’a pas encore marqué cette année pour Chelsea, il avait inscrit cinq buts en C1 la saison passée avec Lyon –, Essien a apporté à Chelsea un meilleur équilibre. « Oui, j’ai vite trouvé le rythme, mais ça fait un bout de temps que je suis le championnat anglais, expliquait Essien, fin septembre, au bihebdomadaire sportif France Football. Je savais à quoi m’attendre, j’étais prêt. Et je n’ai pas eu grand-chose à changer à mon jeu. Mon rôle est le même qu’à Lyon. » Discret, voire introverti, le Ghanéen a aussi gagné le respect de ses partenaires. Et ni son transfert record ni un salaire revu très à la hausse ne lui ont tourné la tête. Déjà sorti de l’anonymat, Essien ne devrait pas tarder à devenir l’un des favoris de Stamford Bridge.