Washington s’inquiète de la croissance « non transparente » de la défense chinoise Rumsfeld demande une ouverture politique à Pékin

La Chine peut dissiper les craintes de la communauté internationale sur ses intentions stratégiques et assurer la prospérité future par l’ouverture de son système politique, a estimé hier le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, devant les futurs dirigeants du pays. Rumsfeld s’adressait à une trentaine de cadres de l’École centrale du parti à Pékin, qui assure la formation des dirigeants communistes. Pour son premier voyage en Chine comme responsable de la Défense des États-Unis, Rumsfeld cherche à développer les relations militaires entre Pékin et Washington et à faire valoir les préoccupations du Pentagone au sujet de la forte croissance de la défense chinoise, qui s’opère dans le plus grand secret. Face à cette croissance « non transparente », les autres pays s’interrogent sur les intentions de la Chine, a estimé Rumsfeld pour qui la prospérité à venir de la Chine et l’attitude des autres pays envers elle « pourraient bien dépendre des événements politiques internes » au pays. Rumsfeld avait prononcé un discours similaire en juin à Singapour. Il avait estimé que la forte croissance militaire de la Chine bouleversait l’équilibre des pouvoirs en Asie où les États-Unis comptent sur deux alliés principaux, le Japon et la Corée du Sud. Le ministre chinois de la Défense, Cao Gangchuan, a dit à Rumsfeld que Pékin avait pour priorités de développer l’économie et d’élever le niveau de vie. « Il ne nous est pas nécessaire, ni même possible, d’accroître massivement le budget de la défense », a-t-il déclaré aux journalistes en mentionnant un montant de dépenses de 30,2 milliards de dollars pour l’année en cours au taux de change actuel. « C’est le véritable budget », a-t-il dit. Rumsfeld a qualifié son entrevue avec Cao de « constructive, franche et utile », en relevant une « volonté (...) de trouver des moyens de travailler ensemble qui contribueront à démystifier ce que nous voyons d’eux et ce qu’ils voient de nous ». Rumsfeld s’est aussi entretenu avec le président chinois Hu Jintao, qui a estimé que ces rencontres amélioreraient la connaissance mutuelle des deux parties.