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Actualités - OPINION

ÉCLAIRAGE - Makarem al-Deiri se présente sur la liste des Frères musulmans Une candidate islamiste aux législatives égyptiennes défend la « prééminence » de l’homme sur la femme

L’unique femme candidate des Frères musulmans (FM) aux législatives égyptiennes de novembre, Makarem al-Deiri, convaincue de « la prééminence de l’homme » sur la femme, considère que le rôle de la femme dans la société est d’être « une bonne mère ». « La femme est partenaire de l’homme à tous les niveaux, mais son rôle principal est d’être une bonne mère, qui prend soin de l’éducation de ses enfants », affirme Mme Deiri. Vêtue d’une ample robe marron, les cheveux couverts d’un long voile beige, elle s’exprime dans son quartier général électoral dans la banlieue de Nasr City (nord-est du Caire), où elle fait face à un magnat célèbre, candidat du Parti national démocrate (PND, au pouvoir), Moustafa al-Sallab. C’est la deuxième fois que le mouvement islamiste présente une femme sur ses listes électorales. Lors des législatives de 2000, la candidate Jihane al-Halafaoui n’avait pas remporté de siège en dépit d’une campagne vigoureuse. Ses partisans avaient alors imputé sa défaite à la « falsification des résultats par les services de sécurité ». En présentant des candidates, les Frères musulmans affirment vouloir combattre les stéréotypes négatifs sur le rôle de la femme en politique. Titulaire d’un doctorat d’al-Azhar Makarem al-Deiri, 55 ans, est la veuve d’un ancien dirigeant des Frères musulmans, Ibrahim Charaf. Il avait été emprisonné en 1965, sous le régime de Gamal Abdel Nasser et libéré neuf ans plus tard par le président Anouar Sadate. Elle est mère de six filles et garçons et cinq fois grand-mère, mais cela ne l’a pas empêché de poursuivre son travail académique. Mme Deiri est titulaire d’un doctorat de l’Université islamique d’al-Azhar sur « les références islamiques dans la poésie de Hafez Ibrahim et Ahmed Chawki », deux grands poètes égyptiens. La candidate des FM est farouchement opposée aux « appels à l’égalité totale entre l’homme et la femme », car une telle égalité est, selon elle, « contre nature ». Mme Deiri se demande ainsi si « la femme serait heureuse si l’homme restait à la maison et gardait les enfants tandis qu’elle travaille à l’extérieur ». « Nous ne considérons pas les travaux domestiques comme un labeur inférieur (au travail) et nous sommes contre la suppression de la prééminence de l’homme (sur la femme). Ceci est inacceptable », affirme-t-elle. « La violence contre la femme et l’enfant dans la société occidentale est le résultat de la suppression de la prééminence de l’homme sur la femme », ajoute-t-elle. « Dieu tout-puissant a investi l’homme de la mission de prendre en charge les dépenses de la famille, ainsi que du droit de répudiation. La femme est impulsive. Elle réclame le divorce, puis elle le regrette », poursuit Mme Deiri. « Dieu a créé la femme biologiquement et psychologiquement différente de l’homme », dit-elle convaincue. Gouverner par la charia Si elle est élue, Mme Deiri promet de défendre cependant la cause des femmes et de s’élever contre « l’abus de leur statut prééminent par les hommes ». « Le problème dans notre société est l’absence d’une bonne compréhension de l’islam. C’est pour cela qu’il faut apprendre à nos enfants la signification de “prééminence” qui stipule le respect total de la dignité et des droits civiques de la femme », poursuit la candidate, qui appelle aussi à « une plus grande implication de la femme en politique ». La candidate islamiste admet que la bataille électorale sera féroce. « Nous ne craignons que Dieu. Entrer au Parlement n’est pas un but en soi. Le but est de servir les intérêts du peuple et de réformer les législations corrompues ». « Nous voulons gouverner par notre charia islamique », souligne-t-elle. Mona SALEM (AFP)
L’unique femme candidate des Frères musulmans (FM) aux législatives égyptiennes de novembre, Makarem al-Deiri, convaincue de « la prééminence de l’homme » sur la femme, considère que le rôle de la femme dans la société est d’être « une bonne mère ». « La femme est partenaire de l’homme à tous les niveaux, mais son rôle principal est d’être une bonne mère, qui prend...