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Actualités - CHRONOLOGIE

PATRIMOINE - Un appel à découvrir les sites du pays «Les temples romains du Liban convertis en églises», un précieux ouvrage d’Adolphe Uhlemann

Il avait la passion des vieilles pierres, et plus spécifiquement des temples romains. Il a lutté avec acharnement pour la préservation du patrimoine culturel mondial. Ses samedis étaient consacrés à sillonner le Liban et la Syrie à la découverte des sites et de leur histoire. Une passion à laquelle il avait associé sa famille et ses amis, qui l’accompagnaient régulièrement dans ses périples et prenaient plaisir à l’écouter raconter l’histoire des lieux. Adolphe Uhlemann, de père allemand et de mère aleppine, est devenu au fil des ans une référence en archéologie syro-libanaise, après avoir fait ses classes d’archéologie à l’Université Saint-Joseph, alors qu’il venait de s’installer au Liban durant sa jeunesse. Mais il s’est éteint, en 2003, à l’âge de 81 ans, avant d’avoir eu le bonheur de voir le fruit de ses itinéraires archéologiques. C’est pour lui rendre hommage que sa famille a publié ses recherches à titre posthume dans un livre intitulé Les temples romains du Liban convertis en églises. Recherches qu’il avait terminé de rédiger, photos à l’appui prises également par l’auteur et qui attendaient d’être imprimées. L’ouvrage d’Adolphe Uhlemann, préfacé par le père Nasser Gemayel, de la faculté de pédagogie de l’Université libanaise, fait revivre les temples romains du Mont-Liban et du Liban-Nord, dont une grande partie a été convertie en églises au fil des siècles. « Un travail considérable de documentation, d’interprétation et d’analyse », indique le père Nasser Gemayel, qui ajoute que l’ouvrage n’a pas d’équivalent, car « il offre une somme très précise de données nouvelles ». Destiné aussi bien aux touristes qu’aux archéologues, l’ouvrage d’Adolphe Uhlemann présente les sites les plus intéressants de la région, dont il détaille également les itinéraires, cartes à l’appui. Des pierres disparues durant la guerre À travers une quarantaine de temples au total, notamment les temples de Marjiyat-Chim, de Kfarhay, de Qalaat Faqra, de Mayfouq, de Sfiré, pour n’en citer que quelques-uns, l’auteur a montré la transformation des temples gréco-romains en églises, l’utilisation de leurs colonnes, de leurs chapiteaux, de leurs pierres dans la structure. Certaines églises, notamment l’église de Eddé, à Jbeil, ont totalement été reconstruites à partir des restes de temples démolis par des tremblements de terre. D’autres, comme la basilique d’Afqa, construite à l’emplacement d’un temple dédié à Astarté, ont elles aussi été détruites par les tremblements de terre. La majorité de ces vestiges dévoile des sculptures, des inscriptions, des motifs dédiés à Jupiter, à Junon, à Aphrodite et à d’autres dieux. D’autres, comme les temples de Deir el-Qalaa à Beit-Mery et de Ghiné, dévoilent leurs mosaïques, leurs thermes ou leurs bas-reliefs. Parfois même, ce sont les cimetières qui portent les traces du passé. Ainsi, l’entrée du cimetière de Assia est constituée d’un entablement posé sur des colonnes provenant d’un temple qui devait s’élever sur la colline. Les autres vestiges de ce temple ont servi à la construction de l’église Mar Gerios, située plus haut que le cimetière. Cependant, au fil de ses promenades et de ses recherches, c’est avec consternation qu’Adolphe Uhlemann a constaté la disparition de pierres portant certains ornements, de colonnettes, d’ex-voto, de chapiteaux, de sarcophages ou autres. Des pierres qui auraient été subtilisées durant la guerre ou l’après-guerre, alors qu’une partie du patrimoine archéologique du pays était livrée aux pillages. Les temples romains du Liban convertis en églises d’Adolphe Uhlemann est désormais disponible en librairie. Cet ouvrage est un appel aux amoureux du patrimoine libanais à aller à la découverte des sites archéologiques du pays. Des sites majoritairement situés dans la montagne libanaise, dans des paysages enchanteurs, et qu’il est désormais plus aisé de découvrir, d’aborder, de comprendre. Anne-Marie EL-HAGE
Il avait la passion des vieilles pierres, et plus spécifiquement des temples romains. Il a lutté avec acharnement pour la préservation du patrimoine culturel mondial. Ses samedis étaient consacrés à sillonner le Liban et la Syrie à la découverte des sites et de leur histoire. Une passion à laquelle il avait associé sa famille et ses amis, qui l’accompagnaient régulièrement dans ses...