Tous responsables

Chère Natasha, J’ai lu ta lettre ouverte publiée dans L’Orient-Le Jour du vendredi 14 octobre avec beaucoup d’attention. Les problèmes que tu soulèves sont certainement très importants. L’eau, l’électricité, l’éducation, les retraites, la planification, le chômage : voilà des sujets brûlants et prioritaires que notre gouvernement, épaulé par sa majorité parlementaire, doit aborder et traiter d’une manière décisive. Mais d’abord, tu mentionnes les pays étrangers qui « se respectent » par opposition, peut-être... au nôtre ? Comment le penser ? Il nous appartient, à nous, Libanais, citoyens et élus, de respecter notre pays et, ce faisant, d’en imposer le respect au monde entier. Nous sommes donc tous « responsables », les uns un peu plus que les autres peut-être, mais sans exclure personne. Je me demande souvent, comme beaucoup de Libanais, et comme toi aussi, Natasha, pourquoi notre pays a été si mal administré depuis son indépendance ! Notre géographie est si restreinte (10 400 km2), notre population si réduite (4 millions de résidents). C’est à peine la taille d’une grande ville comme Paris ou New York. D’autres gèrent avec succès des villes, des pays et... des continents ! Il y a des raisons, semble-t-il, Natasha. Elles sont compliquées et si peu convaincantes. Moi, j’aime la transparence et j’aime les réponses simples. Pour moi, Natasha, c’est, comme tu le dis, une question de respect. Le respect de l’autre, de sa dignité et de sa différence. Le respect de la Constitution et des lois. Le respect de la parole donnée. Le respect de la propriété d’autrui et de son labeur. Le respect de notre histoire et de nos martyrs. Le respect de notre environnement et des gens avec lesquels nous le partageons. J’aurais aimé, Natasha, que tu rédiges ta lettre à l’attention de tous les Libanais : élus, juges, fonctionnaires, militaires, professionnels, travailleurs, étudiants et surtout... jeunes. Ne nous plaignons pas, Natasha, agissons ! Quant à moi, élu, je te promets de donner mon tout. Jawad BOULOS Député