La « Mannschaft » est en crise, selon la presse allemande

Malgré sa victoire 1 à 0 contre la Chine en match amical mercredi à Hambourg, l’équipe d’Allemagne de football est loin d’avoir répondu aux critiques de la presse allemande qui, hier, a parlé de « crise » et incite ses lecteurs à revoir à la baisse leurs attentes pour le Mondial 2006. « L’Allemagne s’enfonce un peu plus dans la crise », regrette le quotidien Bild, plus fort tirage de la presse allemande au lendemain de la courte et crispante victoire de l’Allemagne à Hambourg (Nord) face à la Chine. « Avec une telle performance, dans huit mois, on ne pourra rien faire contre le Brésil, l’Argentine et les Pays-Bas : l’ambition de remporter le titre mondial pourrait même se disloquer dès le premier tour » de la Coupe du monde, prévient Bild. « C’est insuffisant ! » renchérit en une Kicker, bihebdomadaire de référence du football allemand. « Cela devait être la rencontre qui allait permettre aux jeunes joueurs de l’équipe d’Allemagne d’entrer dans une nouvelle ère d’optimisme et il n’en fut rien », déplore de son côté le quotidien Berliner Zeitung. Quatre jours après la défaite contre la Turquie (1-2) à Istanbul, la victoire contre la Chine, « modeste 60e nation au classement mondial », a rappelé hier Bild, a été acquise dans la douleur, grâce à un penalty. Le bilan de la « Mannschaft » depuis août est inquiétant : deux défaites (contre la Slovaquie et la Turquie), deux victoires (à domicile contre l’Afrique du Sud et la Chine) et un nul (contre les Pays-Bas). Responsable de ce fiasco, selon Bild, la défense et « plus précisément les choix de Jürgen Klinsmann qui, pour son 21e match à la tête de l’Allemagne, a aligné une 19e défense différente ». « En dépit de sa domination territoriale, ajoute de son côté Kicker, le onze allemand n’a réussi que sporadiquement à imposer son jeu : il a même fallu qu’Oliver Kahn sorte le grand jeu pour permettre à l’Allemagne de s’imposer à domicile. » Le gardien de but du Bayern Munich, déjà salué pour ses parades contre la Turquie samedi, est la seule satisfaction de cette semaine internationale aux yeux de la presse allemande. Enfin, l’attaque est également sous le feu de la critique en l’absence du maître à jouer, Michael Ballack, grippé. « Cette rencontre a montré que, sans Ballack, l’Allemagne ne vaut pas grand-chose. Il faut maintenant espérer qu’il ne soit pas blessé pour le Mondial », note Bild.