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Actualités - REPORTAGE

Gebrane Bassil évoque le processus qui a conduit au Syria Accountability Act

Dans l’histoire de l’opposition aouniste antisyrienne, 1994 sera une année charnière. Elle marque le début d’une résistance politique avec l’organisation, à Paris, du premier congrès national libanais à l’initiative des lobbys libanais à l’étranger. Il sera suivi d’un autre en 1996. Parallèlement, à Beyrouth, les jeunes aounistes se rassemblent dans le cadre d’une association écologique, « Liban Vert », qui leur servira en fait de couverture, et qui entreprend, après une solide organisation des mouvements estudiantins, des contacts politiques à l’étranger, notamment en France et aux États-Unis. C’est M. Gebrane Bassil, responsable des contacts politiques au sein du Courant patriotique libre (CPL), qui retrace les principales étapes de l’organisation politique du mouvement aouniste. Solidement ancré dans la société libanaise, le mouvement s’apprête à lancer une bataille politique sur un double plan, local et international, explique-t-il. Sur le plan local, il lance un appel au boycottage des élections législatives. À l’échelle internationale, il multiplie les contacts politiques avec des partis français, les Parlements européens et le Congrès américain. « Devant nos interlocuteurs occidentaux, nous plaidions pour le rétablissement de l’indépendance et de la souveraineté libanaises. Nous n’avons jamais demandé le retour du général Aoun au Liban, parce que qu’il soit en France ou au Liban, c’est la même politique qui devait être suivie », indique M. Bassil. Les contacts se faisaient bien entendu en coordination avec le général Aoun. S’ils ont été principalement entrepris avec des partis et des représentants des sociétés civiles dans les pays sollicités, c’est parce que les gouvernements des États sollicités n’étaient encore guère disposés à soustraire le Liban à l’occupation syrienne. « Quand le général Aoun a senti que la France, l’Administration américaine, la Syrie et certaines parties au Liban n’étaient pas favorables à un règlement (du problème libanais), l’accent a été mis sur une intensification des contacts diplomatiques », poursuit M. Bassil, soulignant que « les Libanais des États-Unis ont été très actifs sur ce plan ». Le Syria Accountability and Lebanese Sovereignty Act (SALSRA) est alors soumis au Capitole. En dépit de l’opposition de l’Administration US au texte et de la campagne menée au Liban par les loyalistes et opposants contre l’initiative aouniste, le SALSRA est adopté. Il viendra à point nommé soutenir l’action américaine contre Damas, après la guerre en Irak.

Dans l’histoire de l’opposition aouniste antisyrienne, 1994 sera une année charnière. Elle marque le début d’une résistance politique avec l’organisation, à Paris, du premier congrès national libanais à l’initiative des lobbys libanais à l’étranger. Il sera suivi d’un autre en 1996. Parallèlement, à Beyrouth, les jeunes aounistes se rassemblent dans le cadre d’une...