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DERMATOLOGIE - Un processus qui débute à un âge précoce La calvitie, ce phénomène tant redouté par les hommes

Ils s’identifient à Samson et puisent une force et une puissance dans leurs cheveux. Les voir tomber fait perdre à la grande majorité des hommes leur estime de soi et nuit à leur pouvoir de séduction, selon une étude effectuée récemment en Europe. Dès leur jeune âge, les hommes redoutent en fait le jour où ils deviendront «chauves». À chaque cheveu perdu, le baromètre de la confiance en soi baisse à son tour d’un degré. Les spécialistes soulignent toutefois qu’il est «normal» de perdre quelque cinquante cheveux par jour, puisque cela rentre dans le cycle d’évolution naturelle du cheveu. Le problème devient sérieux lorsque les cheveux perdus au quotidien se comptent par centaines. Messieurs, la prévention est néanmoins possible. Le cheveu, partie intégrante de la peau, existe sous trois formes: le lanugo, duvet qui recouvre les zones pileuses du corps du nouveau-né et qui tombe après la naissance; les cheveux épais retrouvés sur le crâne, les bras et sous les aisselles; et les poils. Pour comprendre les causes qui mènent à la chute des cheveux, un petit exposé biologique s’impose. Le cheveu est une fibre ovoïde et pigmentée, constituée par un assemblage de cellules mortes, composées principalement de protéines. Ces cellules sont générées par le follicule pileux, unité de production située à quelque 4 mm sous la surface du cuir chevelu, qui se présente sous la forme d’un sac renflé à son extrémité inférieure et entouré par une gaine de collagène souple. Chaque follicule pileux possède sa vie propre, entamant ainsi ou terminant un cycle de vie cellulaire. Celui-ci est divisé en fait en trois phases: anagène, d’une durée moyenne de trois à quatre ans et au cours de laquelle le cheveu pousse; catagène, qui dure une quinzaine de jours et au cours de laquelle la racine se rétracte vers la surface du cuir chevelu; et télogène, d’une durée de six mois environ, pendant laquelle le cheveu de remplacement apparaît près du cheveu caduc. C’est au cours de cette dernière phase que nous perdons de notre cuir chevelu. Ce cycle de vie et de mort du cheveu se reproduira en moyenne vingt-cinq fois au cours de la vie. «En principe, 80 à 90 % des cheveux sont dans la phase anagène, explique le Dr Abdel-Ghani Kebbé, professeur et directeur du département de dermatologie à l’hôpital de l’Université américaine de Beyrouth. Seuls 5% d’entre eux passent par la phase télogène. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs nous ne remarquons pas trop les cheveux qui tombent.» Un cycle perturbé Chez certaines personnes toutefois, notamment chez les hommes, le cycle de l’évolution du cheveu est perturbé. Les étapes sont donc brûlées et le follicule pileux passe rapidement de la phase anagène à la phase télogène. Ayant épuisé tous ses cycles, le cheveu n’arrive plus à se renouveler. La calvitie s’installe. Le facteur polygénétique demeure le plus impliqué dans l’alopécie androgénétique. «Le facteur génétique est inhérent au cheveu et plus précisément au follicule pileux qui est sensible aux hormones mâles, appelées androgènes, ces derniers jouant un rôle dans la régulation du cycle du cheveu», souligne le Dr Kebbé. L’alopécie androgénétique se manifeste par une chute de cheveux qui touche les régions temporales et le vertex. «La chute des cheveux dans les régions temporales constitue aussi une manifestation du vieillissement de la peau et qu’il ne faut pas confondre avec l’alopécie androgénétique, remarque le Dr Kebbé. L’alopécie androgénétique est accompagnée nécessairement d’une chute des cheveux dans le vertex et débute à un âge précoce. Lorsqu’elle est due au vieillissement de la peau, la chute de cheveux se limite aux régions temporale et occipitale chez l’homme et débute après l’âge de 40 ans.» Et le Dr Kebbé de préciser: «L’alopécie androgénétique est observée rarement chez certaines femmes. Dans ce cas, elle commence à la quatrième décade de la vie. Due à une hausse de la sécrétion d’androgènes par les glandes ovariennes ou surrénales, l’alopécie androgénétique chez la gent féminine se traduit par une raréfaction diffuse du cheveu. La région occipitale est généralement épargnée.» «Les études scientifiques menées dans ce domaine nous ont permis de mieux comprendre les causes générales de l’alopécie androgénétique et l’action de l’androgène sur le follicule pileux, poursuit le Dr Kebbé. Il nous est donc devenu possible de prendre les mesures adéquates qui permettent de prévenir la chute des cheveux ou, au moins, de la retarder autant que possible.» Des antiandrogènes oraux peuvent être ainsi prescrits au patient, ainsi que des solutions locales ou même des vitamines susceptibles de réguler les hormones. «Il est important de préciser qu’il s’agit de traitements qui doivent être pris à vie au risque de revoir émerger le problème», insiste le Dr Kebbé. Certains produits cosmétiques peuvent de même aider à freiner la chute des cheveux. Ils doivent être appliqués de façon régulière. Chutes passagères Des chutes de cheveux passagères, appelées «effluvium télogènes», surviennent généralement après un accouchement ou un avortement. «Elles sont dues au stress organique durant la période de la grossesse», précise le Dr Kebbé. En effet, durant cette période, le taux des œstrogènes augmente prolongeant ainsi la phase anagène du cheveu. Ce taux baisse de nouveau après l’accouchement ou l’avortement, entraînant un passage rapide aux deux autres phases de l’évolution du cheveu. Le processus de la chute du cheveu est donc accéléré. Les traitements médicamenteux ne sont pas indiqués dans ces cas, puisque le cheveu repoussera naturellement, au bout de quelques semaines. Les «effluvium télogènes» sont également remarqués suite à une hyperthermie, à des dérèglements hormonaux, à une carence en vitamines, en fer, en magnésium ou en zinc, à un sévère régime alimentaire accompagné d’une anémie, à une anesthésie générale ou à une intervention chirurgicale lourde. Il suffit dans ces cas de traiter la cause pour que la chute des cheveux disparaisse. Certains traitements médicamenteux, comme la chimiothérapie, entraînent de même une chute réversible des cheveux, ainsi que certaines maladies comme la pelade, ou des chocs traumatiques, comme tirer ses cheveux en arrière. La chute de cheveux peut également être provoquée par des facteurs comme l’humidité, la chaleur, les ultraviolets, le chlore, le chauffage, l’air conditionné, le sèche-cheveux… «Il ne s’agit pas de condamner ces facteurs», signale toutefois le Dr Kebbé. Des traitements de revitalisation sont souhaitables.
Ils s’identifient à Samson et puisent une force et une puissance dans leurs cheveux. Les voir tomber fait perdre à la grande majorité des hommes leur estime de soi et nuit à leur pouvoir de séduction, selon une étude effectuée récemment en Europe. Dès leur jeune âge, les hommes redoutent en fait le jour où ils deviendront «chauves». À chaque cheveu perdu, le baromètre de la...