TENDANCE Diesel : le bonheur est à l’Est

Caracolant du fond de l’Amérique des westerns, ses déserts et ses casinos, Diesel a enfourché le denim, son cheval de bataille, pour conquérir l’Europe de l’Est en lui empruntant ses propres codes. Avec du jeans, du cuir, de la fourrure et des broderies ethniques souvent inspirées des tapisseries Susani de l’Ouzbékistan, une touche de métal argenté ou doré pour le glamour, cette griffe espiègle joue définitivement sur les contrastes. La communication elle-même joue sur des codes de séduction provocateurs, du porno-chic au SM ludique. Ici, une main féminine enlace un dos musclé en tenant un chronomètre : vénal ou pas, le temps de l’amour est compté. Là, trois paires de jambes en santiags chevauchent un étalon consentant. Ailleurs, un corps flagellé au lasso et marqué d’une grille X/O sourit sous la menace. Les collections surfent sur l’usure de la matière, la griffe du temps et la nostalgie pour évoquer un luxe sauvage et une élégance issue de la nature. Les coloris vont du noir au gris avec des camaïeux de terre, de pierre, de sable et de tabac, mais aussi de prune, d’aubergine et de bordeaux avec ici et là une touche de blanc. Petit clin d’œil à la classe laborieuse de l’ancienne Russie soviétique, casquettes, bretelles et décorations complètent les collections homme. Les femmes, elles, se voient offrir de somptueux ceinturons corsetés et des jupes qui révèlent des jupons dessinés pour un french cancan très Luky Luke. Les cuirs sont patinés, le denim délavé avec un aspect sali, mais ces matériaux volontairement maltraités sont rehaussés de broderies précieuses, de fourrures et de fil métallique. Les poches, cols et manchettes sont traités comme des accessoires à part entière. On l’aura compris, chez Diesel, classe rime avec trash pour le bonheur des anticonformistes branchés.