Football - Les Bleus à une victoire de la Coupe du monde 2006 La France entre prudence et espoir avant d’affronter la Suisse

Alors qu’ils touchent presque au but d’une qualification pour le Mondial 2006, les Français se montrent particulièrement prudents avant d’affronter samedi la Suisse. En d’autres temps, ce déplacement aurait été considéré comme un match important, mais certainement pas comme un sommet. Une victoire des Bleus à Berne scellerait de manière définitive et heureuse un parcours qui fut souvent laborieux, voire inquiétant. Les hommes de Raymond Domenech ont donc l’occasion de rédiger une page d’histoire : ils peuvent devenir la première équipe de France à accéder à une phase finale de Coupe du monde par le biais des éliminatoires depuis 1986. « Nous nous préparons à un match tendu, a commenté le gardien de but Grégory Coupet. Les deux équipes ont tout à perdre dans cet affrontement. On nous a dit que le plus dur était le match en Irlande. Je crois que contre les Suisses, cela sera largement aussi difficile. » Bien qu’il fut sur le banc à l’époque, Coupet se souvient du match crispant lors du premier tour de l’Euro 2004 au Portugal. La France, largement favorite, s’était mise à douter lorsque les Suisses avaient égalisé, et il avait fallu deux exploits de Thierry Henry pour sceller une victoire (3-1) durement acquise. « Si nous nous référons au classement actuel, les Suisses sont leaders, rappelle le libero Jean-Alain Boumsong. Ce qui veut dire qu’ils ne sont pas là par hasard. Ils ont des joueurs qui commencent à avoir de l’expérience. Certains évoluent dans de grands clubs européens, et leur football est en constante progression. » Rien à perdre Du match aller, conclu sur un 0-0, Boumsong dit conserver un souvenir peu agréable. « Ils n’avaient rien à perdre. Ils ont joué libérés, sans pression. Ce qui leur a permis de ne pas être inhibés par l’enjeu. Samedi, ils vont jouer de la même façon », estime-t-il. Au début de la campagne de qualification, Raymond Domenech avait affirmé que le match décisif serait celui qui se disputerait en Suisse. Un an plus tard, les faits lui donnent raison, et le stratège français continue d’afficher la prudence dont il est coutumier. « Un match comme celui-là, à ce moment-là de la compétition, on a tout à en redouter », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Clairefontaine. « On sait que les Suisses pratiquent un jeu plus technique que les Irlandais. Mais si l’on croit qu’il va s’agir d’un gentil match dans lequel on se passe le ballon, on va droit dans le mur, a prévenu Domenech. Il y aura un défi physique qu’il faudra relever car eux aussi vont jouer leur qualification. » Les données du match seront pourtant légèrement différentes de celles de l’aller : les retours de Zinedine Zidane, Claude Makelele et Lilian Thuram ont ramené sérénité et confiance. « Il est certain que de les avoir à nouveau avec nous, c’est un avantage énorme, a jugé Coupet. On est plus tranquille et nous parvenons à mieux poser notre jeu. » Dans ce groupe 4, particulièrement indécis, les Suisses comme les Français comptent quatre victoires et quatre matchs nuls. Les Helvètes auront toutefois la difficile tâche de disputer leur dernière rencontre à Dublin où l’Irlande jouera son avenir sur 90 minutes, tandis que la France recevra Chypre au Stade de France. « Nous atteignons presque notre but, a ajouté Coupet. Nous sommes passés par bien des tempêtes et nous avons quand même réussi à garder le cap. Jouer une Coupe du monde est un défi formidable. Je ne vois pas cette équipe se laisser couler maintenant. »