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Actualités - CHRONOLOGIE

NUCLÉAIRE - L’Iran ne veut pas de négociations sous conditions avec l’UE Une escalade entre Téhéran et l’Occident est peu probable avant la réunion de l’AIEA en novembre

L’Iran devrait attendre jusqu’à la prochaine réunion de l’AIEA en novembre avant d’éventuellement défier la communauté internationale en mettant à exécution sa menace de fabriquer de l’uranium enrichi, estiment diplomates et experts à Vienne. Toutefois, hier, Téhéran a annoncé qu’elle souhaitait reprendre des négociations sans conditions préalables avec la troïka de l’UE sur son programme nucléaire, indiquant qu’elle n’accepterait pas de renouer les pourparlers si les Européens exigent une nouvelle fois la suspension totale de ses activités ultrasensibles. Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré, hier, que la République islamique n’accepterait pas de reprendre les négociations sur son programme nucléaire avec les Européens si ces derniers posent comme condition préalable la suspension totale des activités ultrasensibles de Téhéran. Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne avaient exhorté lundi l’Iran à suspendre de nouveau toutes ses activités nucléaires ultrasensibles, réaffirmant la volonté de l’UE de reprendre les négociations avec Téhéran. « L’Iran est prêt à négocier dans le cadre de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) mais insiste sur ses droits légitimes », a déclaré également hier le président du Parlement, Gholam-Ali Hadad Adel. « L’Iran a fait preuve de beaucoup de souplesse dans le dossier nucléaire malgré toutes les sensibilités à l’intérieur même du pays », a déclaré de son côté Akbar Hachémi Rafsandjani, chef du Conseil de discernement, la plus haute instance d’arbitrage du pouvoir iranien. « Nous espérons que l’autre partie ne commettra pas d’actes à risques qui auraient des conséquences non souhaitées », a ajouté l’ancien président Rafsandjani, faisant allusion à l’envoi éventuel du dossier iranien devant le Conseil de sécurité de l’ONU, stipulé par une récente résolution de l’Exécutif de l’AIEA. Toutefois, à Vienne, des diplomates et des experts estiment que l’Iran attendrait jusqu’à la prochaine réunion de l’AIEA, en novembre, avant d’éventuellement défier la communauté internationale. « L’Iran va probablement être prudent. Il veut attendre le résultat du conseil des gouverneurs » de l’AIEA, qui se réunira le 24 novembre dans la capitale autrichienne, souligne l’expert américain en non-prolifération Gary Samore. Lors de cette réunion, le conseil des gouverneurs doit décider s’il défère, ou non, l’Iran devant le Conseil de sécurité des Nations unies après la reprise par Téhéran de la conversion d’uranium, une étape préliminaire à l’enrichissement, comme l’y autorise une récente résolution prise par l’organe exécutif de l’agence de sûreté nucléaire de l’ONU. Téhéran avait répliqué à cette résolution, déposée par l’UE et adoptée par un vote le 24 septembre, en menaçant d’enrichir de l’uranium et de suspendre ses livraisons de pétrole sur un marché international déjà très tendu. Ces menaces, qui auraient pu précipiter un renvoi devant le Conseil de sécurité, n’ont cependant pas été mises à exécution et ont peu de chance de l’être dans les prochaines semaines, considèrent les experts. « L’Iran a de bonnes chances de bloquer un renvoi (devant le Conseil de sécurité) et de tirer son épingle du jeu en ce qui concerne la conversion. Il n’a pas intérêt à se lancer dans une escalade maintenant », précise M. Samore, analyste à la Fondation Mac Arthur de Chicago (États-Unis). « Tant l’Occident que l’Iran se sont mis dans un cul-de-sac dans ce dossier et tous deux cherchent une solution qui leur permettrait de sauver la face », relève pour sa part un diplomate occidental proche de l’AIEA. Les États-Unis savent qu’ils « perdraient leur temps » à intenter un recours devant le Conseil de sécurité sans avoir au préalable l’appui de la Russie, qui y dispose d’un droit de veto, souligne ce diplomate. Proche de l’Iran dont il construit actuellement la première centrale nucléaire, Moscou s’est abstenu lors du vote de la résolution le 24 septembre et a prévenu Washington que toute précipitation dans le dossier iranien « nuirait à la relation entre les États-Unis et la Russie », selon cette source. Cependant, lundi, la Russie a invité l’Iran à accepter des visites inopinées de ses installations nucléaires controversées par des inspecteurs de l’AIEA. Téhéran souhaite en outre que soit trouvé avec l’AIEA un compromis lui permettant de continuer à convertir de l’uranium pour fabriquer le gaz qui sert à la confection d’uranium enrichi. « L’Iran pourrait réduire la quantité d’uranium converti ou accepter que le gaz obtenu soit stocké dans un pays tiers », note enfin le diplomate.
L’Iran devrait attendre jusqu’à la prochaine réunion de l’AIEA en novembre avant d’éventuellement défier la communauté internationale en mettant à exécution sa menace de fabriquer de l’uranium enrichi, estiment diplomates et experts à Vienne. Toutefois, hier, Téhéran a annoncé qu’elle souhaitait reprendre des négociations sans conditions préalables avec la troïka de...