Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

TERRORISME - Les autorités diffusent des photos des têtes des trois kamikazes État d’alerte en Indonésie : 200 000 policiers sur les traces des islamistes

La police indonésienne, placée en état d’alerte après le triple attentat de samedi à Bali, concentrait son enquête hier sur les milieux extrémistes islamistes, déjà responsables de plusieurs attaques sur l’archipel. Les enquêteurs ont diffusé dimanche soir des images filmées par un amateur montrant l’un des trois kamikazes présumés. Sur ces images, largement reprises par les médias indonésiens, on peut voir un homme vêtu d’une chemise noire et d’un jean pénétrer dans un restaurant de Bali, presque aussitôt dévasté par une explosion. Les médias indonésiens ont aussi diffusé les photos de trois têtes arrachées, présentées par les autorités comme celles des auteurs présumés des trois attentats-suicide simultanés dans des restaurants de Bali. Par ailleurs, le bilan de ces attentats a été revu à la baisse. L’hôpital de Bali a dénombré 22 morts, contre 27 précédemment, et 90 blessés, contre 122. Des corps avaient dans un premier temps été comptés plusieurs fois, ont expliqué les autorités. Ansyaad Mbai, responsable gouvernemental de la lutte antiterroriste, a fait savoir hier que les enquêteurs privilégiaient la piste des islamistes du Jamaa islamiya, réseau lié à el-Qaëda et auquel ont été imputés les attentats de Bali en octobre 2002, qui ont fait 202 morts. Prié de dire si la Jamaa islamiya était particulièrement soupçonné, Mbai a répondu : « Oui, l’enquête avance dans cette direction. » Interrogé plus précisément sur la responsabilité présumée des deux chefs en fuite du Jamaa islamiya, les Malaisiens Azahari bin Husin et Noordin M. Top, Mbai a déclaré à Reuters : « Ce qui semble évident et important à la suite de cet incident, c’est que tous ces groupes qui sont présents ici depuis un certain temps conservent des capacités d’action. Ce groupe n’est pas mort. » Les experts relèvent que la Jamaa islamiya a déjà par le passé utilisé la méthode de l’attentat-suicide. Mbai n’exclut pas cependant la présence d’une quatrième personne samedi soir à Bali, chargée de faire détoner les charges explosives. « En dehors des trois kamikazes, il est possible qu’il y ait eu une autre personne responsable de la mise à feu », dit-il. « (...) Une bombe portée par un kamikaze est généralement actionnée à distance par une autre personne à l’aide d’un téléphone portable, au cas où le porteur soit saisi par le doute », ajoute-t-il. La traque des organisateurs des attentats, qui n’ont pas été revendiqués, et la protection des sites sensibles mobilisent environ 200 000 policiers à travers l’archipel. « Nous essayons de mettre en échec les réseaux et de débusquer les auteurs (des attentats) et leurs organisations », a expliqué un porte-parole de la police nationale, Ariyanto Budihardjo. Une vingtaine de témoins ont jusqu’à présent été entendus par les enquêteurs, qui n’ont cependant procédé à aucune arrestation. Les policiers australiens, impliqués dans l’enquête, remarquent pour leur part que la composition des bombes utilisées samedi diffère de celles utilisées dans de précédents attentats en Asie. Les bombes de samedi contiennent du TNT et des billes de roulement, a précisé le chef de la police de Bali. Cérémonie œcuménique sur le site de l’attentat Sur le site de l’attentat de samedi, quelque trois cents personnes ont pris part au rituel conduit hier par trois religieux hindouistes en habit traditionnel, tandis que les vacanciers en maillot de bain profitaient non loin de la plage. « C’est une prière pour purifier l’endroit. Nous souhaitons soulager la tristesse ici, la tristesse des habitants », a déclaré Made Lodra, responsable d’une association locale balinaise. « Nous sommes venues ici pour prier les morts et nous prions aussi pour que les souffrants et les blessés se rétablissent vite », a dit à l’AFP sœur Rosalia, une religieuse catholique. La pratique des offrandes est très vivace à Bali, un bastion hindouiste à 95 %, le reste de la population étant musulmane, et les catholiques n’étant que quelques milliers.

La police indonésienne, placée en état d’alerte après le triple attentat de samedi à Bali, concentrait son enquête hier sur les milieux extrémistes islamistes, déjà responsables de plusieurs attaques sur l’archipel.
Les enquêteurs ont diffusé dimanche soir des images filmées par un amateur montrant l’un des trois kamikazes présumés. Sur ces images, largement reprises par...