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Actualités - CHRONOLOGIE

Une hécatombe aggravée par l’épidémie de grippe aviaire

Le chaos qui règne au niveau de la chasse au Liban, malgré l’interdiction et en raison de la désorganisation qui caractérise ce secteur, a provoqué une véritable hécatombe cette année. C’est ce qu’a constaté l’ONG écologique SPNL, qui suit le dossier de très près. Mireille Atallah, qui gère le projet sur la chasse au sein de l’association, évoque un facteur aggravant non seulement au Liban, mais également dans le reste du monde : l’épidémie de grippe aviaire qui sert de prétexte au massacre de colonies entières d’oiseaux migrateurs dans plus d’un pays, selon elle, comme la Thaïlande, la France ou l’Espagne, ainsi que le Liban. « Il y a quelques conditions seulement où la grippe aviaire se transmet des oiseaux aux élevages, explique-t-elle. Bird Life a organisé des ateliers de travail en Thaïlande notamment pour donner des clarifications sur le sujet. » Au Liban, la chasse débridée ne connaît plus de limites. SPNL a reçu des informations selon lesquelles quelque 300 cigognes ont été tuées à Laqlouq depuis peu, et il ne s’agit que d’un exemple parmi tant d’autres. Malgré la tragédie des décès inutiles, c’est tout le reste de la colonie qui souffre. « Quand on tire sur une colonie et qu’on tue certains des individus qui la composent, c’est en fait tout le groupe qui se trouve obligé de s’enfuir et de chercher un autre abri, explique-t-elle. Or ce mouvement est préjudiciable aux grands planeurs qui tendent à utiliser, lors de la migration, les thermiques, c’est-à-dire des ascenseurs d’air chaud, pour s’élever en l’air et pouvoir planer ensuite. Cette technique leur permet d’économiser leur énergie. Comme il n’y a pas de thermiques la nuit, ces grands oiseaux doivent battre des ailes et perdre de l’énergie, sans compter la difficulté de trouver une cime d’arbre sur laquelle se poser. » De pareils « exploits » de chasse font fuir des animaux très bénéfiques, notamment pour l’agriculture, puisqu’ils mangent souris, souriceaux, serpents… Autre facteur aggravant : le marché très florissant de petits oiseaux dans les restaurants. « On estime que ce marché engloutit 18 millions d’oiseaux par an, souligne Mme Atallah. Les “chasseurs” placent leurs machines qui imitent les sons d’oiseaux sur le fleuve de Beyrouth ou de Aramoun. Ils obtiennent des prises de 80 à 100 volatiles par jour. Le problème, c’est qu’il s’agit d’une activité très lucrative pour des communautés pauvres, au Liban et en Syrie, sans contrôle officiel efficace ni normes définies à l’avance. »
Le chaos qui règne au niveau de la chasse au Liban, malgré l’interdiction et en raison de la désorganisation qui caractérise ce secteur, a provoqué une véritable hécatombe cette année. C’est ce qu’a constaté l’ONG écologique SPNL, qui suit le dossier de très près. Mireille Atallah, qui gère le projet sur la chasse au sein de l’association, évoque un facteur aggravant non...