CONCERT - Au Music-Hall, Starco, demain dimanche à 21 heures Les «Têtes raides» ont gardé leur âme d’enfant

Arts graphiques, cirque et théâtre pour ce groupe musical qui se produit pour la première fois au Liban dans le cadre du programme Music-Hall, Starco. Et qui porte le nom drôle mais lyrique de «Têtes raides». Têtu, tendu au maximum, inflexible, qui ne fait pas de concessions, mais aussi fort et osé, sec et violent, telles sont toutes les significations du mot raide et qui conviennent très bien à ce groupe atypique qui fait partie, depuis quelque temps déjà, du paysage musical français. Les « Têtes raides », il ne s’agit pas d’un groupe jeune. Né il y a quatorze ans, il n’a, en fait, pas d’âge. Mâtinée de Brel et de Brassens, de sons cuivrés et d’accordéon, d’humour et de tristesse, de cette tristesse qu’on retrouve dans la génération Noir Désir, leur musique véhicule des émotions nouvelles et toujours renouvelées. À l’origine, trois musiciens, Christian, Grégoire (dit Iso) et Pascal (dit Cali), qui se retrouvent sous le nom très anglais de « Red Ted » et, en parallèle, un groupe de graphistes surnommés les « Chats pelés ». Deux univers différents mais tellement imbriqués l’un dans l’autre, au service de la poésie et de la musique. Le groupe musical, qui voit le jour en banlieue parisienne et en pleine musique électrique, va très vite s’élargir et atteindre le nombre de sept. Bientôt, ils prennent leur nom définitif «Têtes raides » et prouvent au public qu’il n’y a pas que du raide dans leurs têtes. En effet, les mots circulent bien là-dedans. Ils bougent et s’amusent à prendre d’autres résonances, d’autres significations. C’est que ce groupe musical, très perméable à son environnement et à ses problèmes, entend non seulement se divertir avec ses publics mais faire passer des messages bien percutants. Depuis la sortie de leur premier album, intitulé Not Dead But bien raides, les sept baladins investissent les petites puis les grandes salles parisiennes et bousculent les habitudes de la chanson française... En teintant leurs textes des sons des grands comme Brassens, Ferré et Brel, en y ajoutant un brin de bal musette, en invitant parfois sur scène les musiciens talentueux trop souvent restés dans l’ombre des ersatz de musique en vogue. Et en mélangeant aussi l’humour à la noirceur et en présentant une atmosphère de cirque, de théâtre et de musique. Bref, en s’éclatant sur scène, les « Têtes raides » ont réussi à créer un univers poétique, délirant, celui de l’enfance, et qui demeure à la portée de différentes générations. Deux cents concerts par an pour ces routards de la musique qui ne craignent pas de sortir des sentiers battus au risque parfois de triturer le mot, de le plier et le casser au besoin.