TOURISME AWTTE 2005 : coup d’envoi dans les normes, malgré le climat de morosité dans le pays

Le coup d’envoi de l’édition 2005 d’AWTTE a été donné hier par le ministre du Tourisme, Joe Sarkis. Malgré le climat de morosité dans lequel est plongé le pays, la cérémonie inaugurale a eu lieu à l’heure et à la date prévues. Danses et chansons du terroir, tout le folklore libanais a été mis à contribution pour égayer l’ouverture d’AWTTE, le Salon arabe et international du tourisme et du voyage. Un événement cette année plein de paradoxes pour les uns, l’expression de la volonté de survie des Libanais pour les autres. Les approchants venus de 19 pays étaient tous au rendez-vous. C’est que les opérateurs des secteurs public et privé avaient réservé, payé le loyer de leurs stands et déplacé toute leur logistique depuis un certain temps, déjà. Quelques grands noms du monde du tourisme et du voyage attendus au salon au titre d’invité et de visiteur se sont décommandés, il y a deux jours, a avoué un responsable d’al-Iktissad wal Aamal, le groupe organisateur du forum en coopération avec la MEA, qui regrette que les chaînes satellitaires libanaises accordent plus de temps à la sinistrose ambiante qu’aux développements positifs de l’actualité locale. « C’est un exploit d’avoir réussi malgré la conjoncture à maintenir la présence de quelque 300 invités répartis entre voyagistes, représentants de chaînes internationales d’hôtels et responsables des ministères du Tourisme des pays participants», a souligné la même source. Encore faut-il insister sur le fait que la Grèce et l’Iran sont venus pour la première fois cette année allonger la liste des pavillons nationaux présents à AWTTE. « La présence de la Grèce à AWTTE s’explique par la volonté des autorités grecques de tourisme d’explorer de nouveaux marchés. Les Libanais pourraient représenter une source de tourisme de qualité », a relevé une représentante du ministère grec du Développement présente au pavillon grec, qui a souligné par ailleurs que les autorités de son pays se concentraient avant 2004 sur des marchés traditionnels comme ceux de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne. Ces marchés fournissent à la Grèce près de 6 millions de touristes par an. Pour 2006, la Grèce prévoit un budget de près de 32 millions de dollars pour la promotion du pays à travers les médias et les salons spécialisés internationaux et régionaux. Quant au Qatar, l’invité d’honneur d’AWTTE, il a maintenu sa présence imposante au salon. Le directeur exécutif de l’autorité du tourisme qatari, Akhbar al-Bak, a affirmé avec enthousiasme qu’il est au Liban pour promouvoir les produits touristiques du pays. Le Qatar bénéficie en ce moment d’un boom économique sans précédent tout comme sa compagnie nationale, Qatar Airways, connaît une forte croissance. « Nous voulons partager avec le monde notre culture, nos traditions et notre essor économique. Nous sommes à Beyrouth pour promouvoir le Qatar, une destination sûre, où un tourisme de qualité est assuré », a-t-il dit. Des propos qui n’ont pas manqué de faire grincer les dents d’un exposant libanais, voyagiste de profession. Ce dernier a déploré l’état d’insécurité prévalant dans le pays. « Les opérateurs du privé n’ont jamais lésiné sur les moyens pour démontrer leur volonté de survie et leur détermination à livrer une bataille au tourisme. Mais c’est l’État qui continue de briller par son absence et ses fuites en avant », a-t-il fait remarquer. Le ministre du Tourisme, Joe Sarkis, a prévu une augmentation de 20 % des visiteurs d’AWTTE 2005 en comparaison avec l’édition précédente. Un pourcentage difficile à atteindre, malgré la bonne volonté et le savoir-faire des organisateurs. Le secteur privé, à lui tout seul, ne peut pas sauver un pays. Liliane MOKBEL