Les Libanaises toujours aussi réticentes

La campagne de prévention contre le cancer du sein s’étant étendue à plus d’une année, des statistiques commencent à être récoltées par le ministère. Elles ont été présentées par le Dr Salim Adib. Le Dr Adib a expliqué que deux recensements successifs ont été effectués auprès de 1 200 femmes dont la moyenne d’âge est de 45 à 47 ans, portant sur les années 2003 et 2004, au Akkar, au Batroun, au Chouf, à Tyr, à Zahlé et à Beyrouth (incluse durant la deuxième année). D’une année à l’autre, le pourcentage de femmes ayant subi une mammographie récente est passé de 14 à 18 %, une proportion qui reste relativement basse et inégale suivant les régions. Plus de 50 % des femmes interrogées ont déclaré avoir entendu parler de la campagne et avoir été touchées par le message, mais une bien moindre proportion a pris la décision de se faire examiner, d’où, selon le Dr Adib, la nécessité de mettre l’accent sur la détection précoce cette année. Parmi les femmes n’ayant jamais subi une mammographie, a-t-il poursuivi, le pourcentage est plus élevé chez celles qui n’ont pas 50 ans. Par ailleurs, parmi celles qui se sont fait examiner en 2004, 43,6 % le faisaient pour la première fois. Les raisons invoquées pour ne pas requérir à la mammographie sont réparties comme suit : 21 % par peur des résultats, 11% par conviction de l’inutilité de la démarche, 16 % en raison de l’éloignement des centres, 22 % par crainte de l’inconfort du test et 34 % pour le coût, cette dernière étant la proportion la plus élevée. Il y a toujours une certaine proportion de femmes, notamment dans les régions, qui pensent que 40 000 LL, le coût de la mammographie après les 60 % de réduction, reste élevé, mais cette proportion est en baisse, surtout quand les femmes en saisissent l’intérêt. En conclusion, les concepteurs de la campagne ont été convaincus du fait qu’il fallait travailler sur le coût des mammographies, sur la dissémination de l’information concernant l’emplacement des centres, sur la nécessité de sensibiliser davantage les femmes de moins de 50 ans et de plus de 60 ans, et plus spécifiquement dans certaines régions où l’information n’a pas encore eu un impact suffisant.