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Actualités - CHRONOLOGIE

SANTÉ - Le ministère annonce une réduction de 60 % sur les mammographies en octobre et en novembre La détection précoce du cancer du sein, une chance de survie quasi certaine

La détection précoce du cancer du sein sauve des vies, ce qui est considérable, compte tenu du fait qu’une femme sur dix est susceptible de développer un tel cancer durant sa vie. Or plus des trois quarts des Libanaises de plus de quarante ans n’ont jamais effectué de mammographie, 34 % d’entre elles pour des raisons financières, selon les statistiques du ministère de la Santé. C’est donc le thème de la détection précoce et de l’importance des mammographies annuelles qui a été retenu lors de la campagne libanaise de sensibilisation contre le cancer, menée pour la quatrième année consécutive par le ministère de la Santé, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la société Hoffman-La Roche, en collaboration avec de nombreuses sociétés médicales, des ONG, des établissements privés et des médias. Le programme de la campagne a fait l’objet hier d’une conférence de presse, à midi à l’hôtel Metropolitan, en présence du ministre Mohammed Khalifé, au cours de laquelle a été annoncée la réduction de 60 % du coût des mammographies dans la grande majorité des centres spécialisés sur le territoire libanais, durant tout le mois d’octobre et jusqu’à la mi-novembre, à l’occasion du ramadan. La campagne revêt également une autre particularité cette année : les ministères de la Santé de six pays arabes outre le Liban ont décidé de s’y joindre, notamment l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Yémen, Oman, Qatar et l’Égypte. La campagne pour la prévention contre le cancer du sein est l’une des plus intensives qu’ait menées le ministère de la Santé. Rien de surprenant quand on sait qu’un millier de cas ont été détectés cette année au Liban, et qu’il s’agit du principal type de cancer diagnostiqué dans ce pays, représentant un tiers des cas parmi les femmes, et 15 % des cas en général. Or la détection précoce augmente si considérablement l’espoir de survie que c’est sur cette notion qu’ont principalement insisté les intervenants. En effet, selon le Dr Marwan Ghosn, président de la Société libanaise d’oncologie médicale, « la survie à cinq ans de patientes atteintes d’un cancer du sein diagnostiqué au stade I est de 96 %, comparé à 18 % pour celles diagnostiquées au stade métastatique ». Il a ajouté que le dépistage précoce donne lieu à « un traitement curatif, et permet le plus souvent de conserver le sein, contrairement au diagnostic tardif qui aboutira souvent à un traitement palliatif ». Pour sa part, le ministre Khalifé a mis l’accent sur l’actuelle tendance du ministère à se tourner vers les politiques préventives et la mise en place de programmes de détection précoce, notamment pour ce qui concerne les cancers du sein et de la prostate, et certaines maladies chroniques très récurrentes. Si ces politiques peuvent sauver des vies et éviter des souffrances, elles sont aussi plus économiques, permettant, toujours selon M. Khalifé, de réduire considérablement la facture de santé, qui a atteint les deux milliards de dollars en 1998. Aujourd’hui, a-t-il ajouté, la prévention constitue de 7 à 8 % du budget du ministère, un net progrès par rapport au passé. Enfin, le ministre a insisté sur l’importance du « registre des maladies cancéreuses », seul capable de doter le ministère de la base de données nécessaires sur ces maladies, qui sont la troisième cause de mortalité au Liban. Ne pas se laisser surprendre La campagne de sensibilisation cette année sera appuyée, comme d’habitude, d’une campagne publicitaire. Walid Menassa, représentant Publicis Graphics, l’agence qui en a été chargée, a expliqué que les concepteurs ont penché pour une représentation symbolique, adoptant l’image de deux bougies rondes à l’instar des seins, dont l’une risque d’être éteinte par la maladie. Il a souligné que l’idée maîtresse de la campagne était l’aspect traître de ce mal, qui peut se développer dans le corps de la femme sans qu’elle s’en rende compte, d’où le slogan « Ne laisse pas le cancer du sein te surprendre ». La campagne comprendra des spots télé, des panneaux dans les rues, des annonces dans la presse et dans les magazines, et des brochures distribuées partout. Pour sa part, Jawad Mahjour, représentant de l’OMS au Liban, a souligné que les cas de cancer de sein détectés en 2005 dans le monde risquent d’augmenter de 1,2 million de cas. Il a ajouté qu’il fallait être attentif aux facteurs aggravants comme les risques d’héritages génétiques familiaux ou la cigarette par exemple, pour limiter l’expansion. Ammar Lutfi, représentant la société Hoffman-La Roche, s’est félicité de la généralisation de l’expérience libanaise à d’autres pays arabes. Il a estimé que les campagnes successives ont donné de bons résultats, mais que beaucoup restait à faire. Suzanne BAAKLINI
La détection précoce du cancer du sein sauve des vies, ce qui est considérable, compte tenu du fait qu’une femme sur dix est susceptible de développer un tel cancer durant sa vie. Or plus des trois quarts des Libanaises de plus de quarante ans n’ont jamais effectué de mammographie, 34 % d’entre elles pour des raisons financières, selon les statistiques du ministère de la Santé....