UE - Les pourparlers avec Ankara seraient reportés Vienne bloque sur le dossier turc pour privilégier la Croatie

L’Autriche a bloqué hier l’adoption du mandat de négociation européen pour les pourparlers d’adhésion avec la Turquie dans un bras de fer implicitement destiné à promouvoir les chances de la Croatie. Les ambassadeurs de l’Union européenne ont une nouvelle fois échoué dans leur tentative d’adopter ce mandat à quatre jours de l’ouverture des négociations, prévue lundi à Luxembourg. Cela obligera les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Cinq à se réunir dimanche soir pour un dîner dans la capitale luxembourgeoise pour tenter d’aplanir le différend, une rencontre extraordinaire qui fait monter les enjeux. Officiellement, l’Autriche entend obtenir que le mandat de négociation formule une alternative à l’adhésion pure et simple, par exemple sous la forme d’un « partenariat privilégié ». Vienne sait que cette revendication est inacceptable pour la Turquie. Le chef de la diplomatie turque a même estimé possible que son pays n’entame pas lundi les négociations d’adhésion, tout en soulignant que d’importants efforts étaient déployés pour surmonter les derniers obstacles. Il a fait état de « graves problèmes » à résoudre avant le début des pourparlers et déclaré que certaines exigences européennes – dont il n’a pas précisé la teneur – demeuraient inacceptables pour la Turquie. Gül avait déjà fait savoir auparavant qu’il resterait à Ankara lundi si tout autre objectif que l’adhésion figurait dans le mandat. Par ailleurs, l’Arménie a salué hier la résolution adoptée la veille par laquelle le Parlement européen appelle la Turquie à reconnaître le génocide arménien sous l’Empire ottoman. « C’est une décision positive et naturelle. Si la Turquie veut devenir membre de l’Union européenne, alors elle doit se mettre au diapason avec les pays membres de cette organisation », a commenté le ministre arménien des Affaires étrangères, Vardan Oskanian.